- Un mouvement islamiste local serait à l’origine des attaques
Le Sri Lanka pansait ses plaies, lundi 22 avril, au lendemain d’un sanglant dimanche de Pâques au cours duquel des kamikazes ont tué 290 personnes et blessé 500 autres, suscitant une émotion mondiale. Huit explosions ont retenti dans des hôtels de luxe et églises célébrant la messe de Pâques en plusieurs endroits de l’île d’Asie du Sud, qui n’avait pas connu un tel déchaînement de violence depuis la fin de la guerre civile il y a dix ans.
Le gouvernement sri-lankais a, par ailleurs, décrété un nouveau couvre-feu dans la nuit de lundi à mardi. Il prendra effet à 20 heures locales lundi soir et sera en place jusqu’à 4 heures locales mardi matin (14h30 GMT-22h30 GMT lundi), selon le service d’information du gouvernement. Les autorités avaient déjà décrété un premier couvre-feu, qui a été levé à 06h00 locales lundi matin (00h30 GMT).
Aucun groupe n’a pour l’heure revendiqué ces attaques coordonnées, en lien avec lesquelles les autorités ont arrêté 24 personnes. Mais, ce matin du lundi 22 avril, le porte-parole du gouvernement Rajitha Senaratne a indiqué qu’un mouvement islamiste local, le National Thowheeth Jama’ath (NTJ), était à l’origine des attaques suicides.
En annonçant l’arrestation d’un premier groupe de huit suspects, le Premier ministre Ranil Wickremesinghe a déclaré à la télévision : « Jusqu’ici les noms que nous avons sont locaux » mais les enquêteurs cherchent à savoir s’ils ont d’éventuels « liens avec l’étranger ».
Suite à la levée du couvre-feu à 06h00 locales (00h30 GMT), la vie semblait reprendre un cours normal. Des gens se rendaient au bureau en voiture ou à moto, des tuk-tuk sillonnaient les rues.
Le nombre exact d’étrangers tués « est difficile à déterminer. Autour de 37 sont morts, sur lesquels 11 ont été identifiés. Certains des corps sont mutilés et il est compliqué de les identifier », a déclaré à l’AFP un responsable des Affaires étrangères. Des Indiens, Portugais, Turcs, Britanniques et Américains figurent notamment parmi les nationalités tuées.
Le pape François a exprimé sa « tristesse » en apprenant « la nouvelle des graves attentats, qui précisément aujourd’hui, jour de Pâques, ont porté deuil et douleur dans plusieurs églises et autres lieux de réunion au Sri Lanka ». L’archevêque de Colombo a, lui, appelé à « punir sans pitié » les responsables. Du Vatican aux États-Unis en passant par l’Inde, les condamnations internationales ont été unanimes.
Environ 1,2 million de catholiques vivent au Sri Lanka, un pays de 21 millions d’habitants où les chrétiens représentent 7 % de la population, majoritairement bouddhiste (70 %). Le pays compte également 12 % d’hindous et 10 % de musulmans.