
TUNIS-UNIVERSNEWS- (Finances) – Comme chaque année, l’Union européenne actualise sa liste noire des pays accusés de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. Celle de cette année vient d’être rendue publique, mardi, 10 juin 2025, avec de nouveau pays concernés, notamment l’Algérie et la principauté de Monaco.
Outre ces deux pays, la liste comprend l’Angola, la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Laos, le Liban, la Namibie, le Népal et le Vénézuéla.
Selon la Commission, les pays et territoires figurant sur cette liste présentent « des carences stratégiques dans leurs régimes nationaux de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ».
L’exécutif européen s’est aligné sur la liste du Groupe d’action financière (Gafi), organisme international chargé d’évaluer l’action des États en matière de lutte contre le blanchiment. Monaco y figurait depuis l’été 2024.
Certains autres pays ont été écartés de cette liste, ceux sont les Iles Barbades, Gibraltar, Jamaïque, le Panama, les Philippines, le Sénégal, l’Ouganda et les Emirats Arabes Unis.
Cette actualisation n’est pas figée. Le mécanisme européen prévoit une période de deux mois au cours de laquelle les États membres et les eurodéputés peuvent formuler des objections ou demander des ajustements. Dans ce contexte, la Principauté de Monaco a réagi rapidement en exprimant sa volonté d’engager des mesures correctives. Elle a affirmé sa « détermination » à sortir de la liste grise du GAFI, ce qui pourrait, à terme, influer sur sa position dans le classement de la Commission.
Un outil politique et économique
Maria Luís Albuquerque, commissaire européenne aux services financiers, a rappelé le rôle fondamental de cet instrument : « L’identification et l’énumération des juridictions à haut risque restent un outil essentiel pour préserver l’intégrité du système financier de l’UE ». Au-delà de la symbolique, l’inscription sur cette liste implique des vérifications renforcées pour les flux financiers en provenance ou à destination des pays concernés, ce qui peut freiner les investissements ou allonger les procédures bancaires.
Ce dispositif s’inscrit dans une politique globale de détection des vulnérabilités, visant à limiter les risques d’abus du système financier par des réseaux criminels. Il est aussi un levier de pression pour inciter les pays ciblés à renforcer leur arsenal juridique et à collaborer davantage avec les organismes internationaux de surveillance financière.