TUNIS – UNIVERSNEWS – Dans une déclaration, ce mardi 14 novembre 2023 à Universnews, Borni Salhi, ancien directeur général de l’Agence tunisienne de coopération technique (ATCT) a confirmé l’évolution croissante de placement des compétences tunisiennes à l’étranger d’une année à l’autre, expliquant cette tendance haussière par la qualité de la main d’œuvre tunisienne dans les domaines de l’ingénierie, de l’informatique, de l’enseignement, de la santé et aussi dans les petits métiers de type technicien supérieur.
Il a en outre expliqué que les compétences tunisiennes sont fortement demandées par les pays du Golfe, le Canada, l’Allemagne, la France et l’Italie parce qu’elles ont fait preuve d’une forte productivité et d’une rapidité d’intégration dans l’environnement du travail.
Borni Salhi a en outre indiqué que cette demande par rapport à la main d’œuvre tunisienne ne peut être qu’une fierté pour notre pays, mais à long terme, cela pourrait engendrer un problème de manque des compétences expérimentées dans certains domaines.
Sur le même sujet, l’ancien DG de l’ATCT a assuré que plusieurs raisons laissent l’élite tunisienne préfère aller travailler à l’étranger, citant en premier lieu le niveau élevé des salaires dans les pays de destination comparé à celui reçu en Tunisie, l’écosystème du travail et la dégradation de la qualité des services publics en Tunisie par rapport aux pays de destination.
Il a pointé de doigt le taux de chômage élevé dans les rangs des diplômés de l’enseignement supérieur, surtout à cause du gel des recrutements dans la fonction publique. De plus, a-t-il dit, les Tunisiens voulaient garantir une meilleure éducation à leurs enfants, leur permettant par la suite de s’installer à l’étranger.
Pour contrer ce fléau de fuite des cerveaux, Borni Salhi a proposé plusieurs actions à entreprendre dont l’amélioration du niveau des salaires pour tous les travailleurs en Tunisie et surtout pour l’élite, l’amélioration de l’environnement du travail et de la bonne gouvernance au sein des administrations tunisiennes et la réouverture des recrutements dans la fonction publique pour assurer le passage de l’expérience entre les générations.
Il a en outre appelé à améliorer les services publics essentiellement ceux de la santé, de l’éducation et du transport et à construire une vision claire pour le pays à long termes.
Il est à noter qu’au 30 septembre 2023, le nombre total des Tunisiens exerçant à l’étranger s’élève à 24143 coopérants et experts tunisiens. A cette date, l’agence a enregistré une évolution de 20% des placements par rapport à la même période de 2022, soit 547 de plus que l’an dernier.
Quant aux secteurs d’activités, la santé est le secteur qui offre la plus grande part de recrutements avec 1246 cadres médicaux et paramédicaux, soit 38 % du total des placements réalisés, suivi par le secteur de l’enseignement avec 873 recrutés, puis le secteur l’ingénierie avec 400 recrutés, le secteur du commerce et du marketing avec 196 recrutés et celui du secteur des TIC avec 193 recrutés.
S’agissant de la répartition géographique des recrutements, les pays européens occupent la première position en matière de recrutement des compétences tunisiennes avec 1344 recrutés, soit 41%, du total des recrutements. Il est suivi par les pays arabes avec 1198 recrutés, soit 37% des recrutements, puis le Canada avec 574 recrutés, soit 18% des recrutements occupant ainsi la première place en matière de recrutement de compétences.
B.B.R.