Malgré plusieurs manifestations appelant à son renoncement, le président Abdelaziz Bouteflika a déposé, ce soir du dimanche 3 mars 2019, sa candidature. Il s’est toutefois engagé, s’il est élu le 18 avril, à ne pas aller au bout de son mandat et à se retirer à l’issue d’une présidentielle anticipée.
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika s’est engagé, en effet, s’il était élu le 18 avril, à ne pas aller au bout de son mandat et à se retirer à l’issue d’une présidentielle anticipée, dont la date serait fixée à l’issue d’une «conférence nationale». «Je m’engage à l’organisation d’une élection présidentielle anticipée» dont la date sera arrêtée par une «conférence nationale» mise en place après le scrutin du 18 avril et «je m’engage à ne pas être candidat à cette élection», a indiqué Bouteflika dans une lettre transmise et lue dimanche soir à la télévision nationale, confirmant ainsi sa candidature à la prochaine présidentielle.
À quelques heures de la fin du dépôt des candidatures pour la présidentielle algérienne du 18 avril, des centaines d’étudiants ont manifesté à Alger et dans d’autres villes du pays ce dimanche. «Bouteflika dégage!», ont scandé à Alger une centaine d’étudiants, bloqués par la police à proximité de la Faculté centrale, en plein centre de la capitale. Un canon à eau a été utilisé pour disperser des jeunes marchant vers le Conseil constitutionnel, où le dossier de candidature du président Bouteflika doit être déposé avant dimanche minuit.
À Annaba, à 400 km à l’est d’Alger, plusieurs centaines d’étudiants ont manifesté sur les deux principaux campus et d’autres se sont rassemblés sur l’une des principales artères de la ville, a rapporté à l’AFP un journaliste local qui a requis l’anonymat. «Ils scandent des slogans anti-Bouteflika et (contre le Premier ministre Ahmed) Ouyahia (…) Ils veulent maintenir la pression contre le 5e mandat en cette journée de dernier délai de dépôt» des dossiers, a-t-il dit. Le site d’information TSA (Tout sur l’Algérie) signale des rassemblements similaires à Oran et Constantine, deuxième et troisième villes du pays, à Bouira (80 km au sud-est d’Alger), à Skikda et Guelma (350 et 380 km à l’est) ou Tiaret et Mostaganem (200 et 280 km au sud-ouest).