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Sérieux risques d’incident diplomatique entre la Tunisie et l’Algérie !…
Les mouvements de protestation survenus, il y a deux jours à Kasserine avec, notamment, l’envahissement et le sit-in tenu sur le site de la station de pompage de la société SERGAZ est passé inaperçu ou presque tellement ce genre d’infraction est devenu habituel voire banal.
Or, la Société Tuniso-Italienne de Service du Gazoduc Transtunisien (SERGAZ) est en effet responsable du transport du gaz algérien, via la Tunisie, vers l’Italie, puis vers d’autre pays européens dont la France.
Ce transport se fait par pipeline via le gazoduc transméditerranéen, d’une longueur de 1200 kilomètres environ, qui passe par trois pays (600 km en Algérie, 370 km en Tunisie, 155 km en mer et le reste en Italie plus précisément en Sicile.
C’est pour cela que dès l’annonce du sit-in et de l’envahissement du siège de la SERGAZ à Majel Bel Abbès (gouvernorat de Kasserine), les craintes en Algérie ont été énormes, ce qui a été signifié aux autorités tunisiennes qui ont saisi le message et, pour éviter les conséquences d’un incident diplomatique avec l’Algérie, le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a pris les devants en ordonnant, lors de sa réunion avec le ministre de la Défense, le ministre de la Justice et le ministre de l’Intérieur à la force publique d’intervenir pour rouvrir les sites de production et les routes bloquées.
Il faut dire que le commun des citoyens ne réalise pas ou préfère ignorer les répercussions des actions perturbatrices de la production en usant, à tort et à travers, de ce sacro-saint du principe de la protestation pacifique.
Les Tunisiens doivent savoir que notre pays bénéficie de la redevance sur le gazoduc acheminant le gaz algérien vers l’Italie, estimée à 5,25%. Ce qui permet de renforcer la trésorerie de l’Etat en recettes annuelles de l’ordre de 500 millions de dinars (MDT).Sans oublier une somme fixe annuelle de 11,5 millions de dollars et du fait que ce passage du gazoduc acheminant le gaz algérien vers l’Europe permet à la Tunisie de s’approvisionner en nature pour la STEG de quelque 4 milliards de m3 de gaz naturel par an, ce qui représente 65% de la consommation annuelle nationale en gaz.
Noureddine HLAOUI