TUNIS – UNIVERSNEWS – La Tunisie est-elle dans l’obligation de dilapider les acquis d’une soixantaine d’année, pour réparer ce qui a été fait, depuis la Révolution ? Cela semble le cas, puisque tout ce qui fait le prestige du pays est en train de partir en fumée, sans qu’on puisse réparer le moindre dégât.
Même ce qui a été fait à l’étranger par les soins du leader Habib Bourguiba et ses « Hommes », est sur le point d’être vendu, sans aucune vision, ni programme fiable, pour connaître à quoi sera destiné l’argent qui va être récupéré, grâce à ces ventes, sauf pour payer la dette extérieure et ses services exorbitants… Tout se passe en catimini, sans que le peuple n’en soit informé… et sans que quelqu’un crie : « Basta… arrêtez le massacre et les scandales qui font de nous la risée du monde entier ! ».
Perdre de l’argent est une chose qui n’est pas normale, pour une institution financière. Laisser la situation empirer de la sorte est une autre chose qui nécessite des redditions de comptes de ceux qui ont conduit à une telle catastrophe. Mais, perdre un outil financier aussi précieux sur la scène internationale est la pire des choses qu’on peut faire.
La TF Bank (Tunisian Foreign Bank), banque tunisienne de droit français affiliée à la fédération Bancaire française est entrée en résolution depuis 2018. On parle, déjà de sa possible cession à un groupe qui semble être le seul candidat resté en course, pour la dernière étape du processus de vente.
Ce candidat final est INVEMA Group, un fonds d’investissement britannique, et un consortium emmené par l’homme d’affaires Jorge Martinez, potentiel acquéreur de l’ensemble du capital de la TF Bank qui est, actuellement, réparti entre l’Etat tunisien (16%), la STB Bank (49%) et BH Bank (34%).
Pourtant, privatisation pour privatisation, on aurait pu privilégier une candidature tunisienne, pour ne pas perdre cet acquis, en attendant des jours meilleurs.
Cette banque peut être considérée comme un élément de la souveraineté du pays, et les pouvoirs publics doivent veiller à ce qu’elle reste entre les mains des Tunisiens. Aucun pays arabe à l’exception de la Tunisie n’a pu obtenir pareil agrément bancaire européen. Comment céder, alors, cette faveur bancaire française à dimension européenne à une partie britannique ?
Certes, selon son dernier rapport d’activité annuel datant de 2018, la TF Bank qui dispose de cinq agences en France et d’une succursale offshore à Tunis, a accusé en 2018 une perte nette de 7,8 millions d’euros portant le montant des pertes cumulés à 34,8 millions d’euros. De nombreuses entreprises publiques sont dans un état pire que celui de la TF Bank et on continue, pourtant à leur injecter des sommes faramineuses, alors que leur stature est beaucoup loin d’égaler le prestige de cette banque. Les solutions radicales ne sont pas, toujours, les meilleures, et il faut prendre un moment de recul, pour lui tracer une voie nouvelle, avec toutes les garanties de la réussite.
F.S.