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Une intervention présidentielle s’impose…
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La Tunisie seul pays arabe qui détient un agrément bancaire européen…!!!
TUNIS – UNIVERSNEWS Le tocsin va sonner, aujourd’hui, marquant l’expiration des délais, pour la cession de la Tunisian Foreign Bank (TFB), après son report du 1er mai au 6 juin 2022. La TFBank est entrée en résolution depuis 2018. Sa cession possible à un groupe qui semble être le seul candidat actuel pose problème et une intervention présidentielle est souhaitée pour protéger ce symbole de la souveraineté tunisienne. Créée en 1977, la TFB est une banque de droit français affiliée à la Fédération Bancaire Française. Son capital est détenu par des institutions financières tunisiennes, dont 14 % pour l’Etat tunisien, 49,5 % pour la STB, et 34 % pour la BH Bank. Avec un capital social de 26,9 M€ en 2020, elle dispose de cinq agences en France et d’une succursale offshore à Tunis à travers lesquelles elle exerce ses activités domestiques et internationales.
La Commission d’assainissement et de restructuration des entreprises à participation publique (CAREPP) avait autorisé, déjà, depuis 2018, l’ouverture du capital de la société Tunisian Foreign Bank au profit d’un partenaire stratégique via la cession d’un bloc d’actions portant sur 66 % du capital social et des droits de vote de la société.
A ce jour, aucun détail sur cette opération de cession de la banque n’a été dévoilé, mais, ce qui est sûr, c’est que le gouvernement tunisien compte sur un nombre de candidats qui va dépasser, cette fois-ci, le nombre des dossiers déposé lors des deux autres opérations, et ce, depuis l’entrée en résolution de la banque.
Malheureusement et selon les informations parvenues à Univers News, à cette date, il n’y a plus qu’un unique prétendant qui est le Holding Majda, chargé de gérer qui a, déjà, mis la main sur deux institutions financières (TQB et Zitouna pour la finance islamique) a profité des bons soins de son allié, le mouvement islamiste Ennahdha, pour s’installer en Tunisie. En janvier 2013, le groupe QNB a annoncé la finalisation de l’acquisition d’un bloc additionnel de 49.96 % du capital de la banque tuniso-qatarie TQB. QNB atteint ainsi 99.96% du capital.
Fondée en 1982 en tant que banque d’investissement, la TQB a été la première banque mixte à être convertie en 2004 en banque universelle. QNB a pris la relève de l’Etat du Qatar, en 2008, en rachetant ses parts qui représentent 50% du capital. Au cours du 4ème trimestre 2012, l’Etat tunisien avait mis en cession sa participation au capital de la TQB à la faveur d’un appel d’offres international dont le dépouillement a été déclaré au profit de QNB. TQB dispose de 19 agences bancaires et emploie 198 personnes. Cette opération douteuse, entachée de nombreuses zones d’ombres, s’est déroulée sous le Gouvernement Hamadi Jebali (24 décembre 2011-13 mars 2013 et celui d’Ali Larayedh (13 mars 2013-29 janvier 2014), alors qu’Ennahdha avait la mainmise sur tous les rouages de l’Etat.
Le résultat en est que la Tunisie a jeté un outil financier entre les mains des Qataris. C’est le cas, aussi, pour la banque des finances islamiques Zitouna où Qatar National Bank (QNB) qui détenait au départ 79 % de parts dans le capital, est monté à 100 %, après avoir acquis les 21% du groupe Triki, et devient de fait, l’unique actionnaire, depuis juillet 2019. Pourtant, la TFBank, remise en état de marche, représente ainsi une opportunité, même indirecte pour la Tunisie, d’assurer la pérennité de sa présence financière en France, où la TFBank représente une affaire en or.
Il est malheureux qu’il n’y ait pas de candidat tunisien, pour cet appel d’offres, surtout que celui qui reprendrait cette banque française à capitaux tunisiens, aura aussi la capacité d’accompagner le développement du commerce avec une plateforme régionale qui représente 80 % des exportations tunisiennes, et non moins grande partie des importations tunisiennes d’Europe. Cela, sans compter la clientèle de 800 mille Tunisiens installés en France, et les 30 000 Français en Tunisie, qui représentent une population durablement installée dans le pays, composée à 67% de binationaux. Des populations, pour lesquels la TFBank, qui dispose par ailleurs d’une filiale en Tunisie, peut représenter une passerelle financière de choix.
Cette banque peut être considérée comme un élément de la souveraineté du pays, et les pouvoirs publics doivent veiller à ce qu’elle reste entre les mains des Tunisiens. Aucun pays arabe à l’exception de la Tunisie n’a pu obtenir pareil agrément bancaire européen. Comment céder, alors, cette faveur bancaire française à dimension européenne à une partie qatarie ??
A cet effet, une intervention du président de la République Kaïs Saïed s’impose, surtout que cette banque est un des symboles de la souveraineté du pays et qu’elle est un outil primordial pour canaliser le flux des capitaux vers la Tunisie.
Faouzi SNOUSSI