La politique financière et monétaire du pays s’est retrouvée encore une fois, au centre du débat. C’est que la situation est devenue, comme l’affirme Marouane Abassi, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, lors d’un séminaire tenu jeudi, sur le thème « changeons le change », tellement critique qu’elle impose des réactions sérieuses, et immédiates. Et c’est vers cette politique de change que les regards devraient s’orienter.
Il faut dire que tous les participants à ce séminaire, reconnaissent que la politique de change actuelle pénalise sérieusement notre économie, car défaillante et peu adaptée aux nouvelles exigences du marché économique international. Plus encore, cette politique constitue même un malaise profond pour tous les acteurs économiques et financiers, aussi bien locaux qu’étrangers.
Nos décideurs doivent donc accepter les nouvelles règles de la mondialisation. Il faut qu’il y ait une rupture immédiate avec les anciens modèles.
Selon les participants, cette révision de la politique de change, et surtout le projet de loi sur l’amnistie de change, devraient tenir compte de deux stades prioritaires: le droit de tout citoyen tunisien de disposer d’un compte en devises, et l’engagement d’une amnistie de change.
Toutefois, de telles dispositions qu’on pense stratégiques devraient absolument reposer sur des conditions particulières et tenir compte d’un timing précis. Car la question est très sensible et toute mauvaise manipulation pourrait être lourde de conséquences.
C’est pour cette raison qu’il faut procéder avec prudence et choisir le bon timing pour réussir un tel programme. Un succès qui serait très bénéfique pour l’économie tunisienne, car toute liberté au niveau de la circulation de devises est un signe incitatif pour les investisseurs, étrangers notamment.
L’essentiel serait donc de bien préparer le nouveau modèle de change et surtout de l’entourer d’un bon cadre réglementaire.
Mais le plus important pour le gouverneur de la BCT, c’est que cette liberté d’ouverture de comptes en devises ou encore cette question d’amnistie repose sur une bonne dose de confiance entre les différents acteurs du marché. Sinon on aurait automatiquement droit aux effets contraires à ceux escomptés.
A.S