-
Le président Ashraf, délaissé par les Américains, prend la fuite !!!
-
Les intégristes enturbannés valorisés par Al Jazeera, ont déjà commis des meurtres de civils, des décapitations, des enlèvements d’adolescentes..
L’incertitude et la peur règnent, à Kaboul. Ce dimanche, les talibans sont arrivés aux portes de la ville et y sont même entrés dans la soirée afin d’y « assurer la sécurité ». Un porte-parole du groupe islamique armé a affirmé avoir entamé des discussions avec le gouvernement pour prendre la ville pacifiquement. De son côté, le président afghan, Ashraf Ghani, a quitté dans la journée l’Afghanistan. Un départ qui parachève la déroute des dernières semaines, après sept années au pouvoir au cours desquelles il ne sera pas parvenu à rebâtir son pays.
Kaboul sous la coupe des talibans
Après avoir pris de nombreuses capitales de province ces dernières semaines, les talibans s’étaient approchés de Kaboul ces derniers jours en s’emparant de Pul-e-Alam, capitale de la province du Logar, à seulement 50 km au sud de la ville ce vendredi, puis de Jalalabad, à une quarantaine de kilomètres de la capitale, ce dimanche matin.
Quelques heures plus tard, des Kabouliens et un journaliste sur place affirmaient que des soldats étaient entrés dans la ville et dans certains quartiers de la proche banlieue mais qu’il n’y avait pas de combats. Une intrusion confirmée dans la soirée par les talibans, qui ont annoncé vouloir « assurer la sécurité » dans plusieurs quartiers.
Sur des images diffusées dans la soirée, on a même pu voir des dizaines de combattants talibans clamer leur victoire dans le palais présidentiel. « Notre pays a été libéré et les moudjahidines sont victorieux en Afghanistan », a déclaré du palais un insurgé à la chaîne de télévision Al Jazeera.
En à peine dix jours, les talibans, qui avaient lancé leur offensive en mai à la faveur du début du retrait final des troupes américaines et étrangères, se sont emparés de la grande majorité du pays. Une poignée de villes mineures sont encore sous le contrôle du gouvernement. Mais elles sont dispersées et coupées de la capitale et n’ont plus une grande valeur stratégique.
Les talibans disent vouloir éviter les combats
Ce dimanche matin, Zabihullah Mujahid, un porte-parole des talibans, a publié une déclaration sur Twitter dans laquelle il affirme que les combattants avaient reçu l’ordre de rester en dehors de la ville. Il y expliquait que le groupe islamique armé souhaite prendre la ville sans combat, afin d’éviter les victimes civiles.
Dans cette même déclaration, Zabihullah Mujahid a prié la population de ne pas fuir le pays et assure que les talibans ne se vengeront pas des afghans travaillant dans l’armée ou l’administration.
Quelques heures plus tard, Suhail Shaheen, un autre porte-parole du mouvement basé au Qatar, a assuré que les talibans voulaient « un gouvernement islamique inclusif, ce qui signifie que l’ensemble des Afghans seront représentés dans ce gouvernement ». « Nous voulons ouvrir un nouveau chapitre de paix, de tolérance, avec une coexistence pacifique et une unité nationale pour le pays et le peuple afghan », a-t-il poursuivi, auprès de la BBC.
Des messages dans la droite lignée de l’image plus modérée que les talibans tentent de se donner. Mais les faits rapportés dans les zones nouvellement conquises montrent qu’ils ont déjà commis de nombreuses exactions : meurtres de civils, décapitations, enlèvements d’adolescentes pour les marier de force, notamment.
Le président Ashraf Ghani a fui l’Afghanistan dimanche, laissant de fait le pouvoir aux talibans qui ont atteint Kaboul. Après des heures de silence, il a expliqué avoir quitté le pays pour « éviter un bain de sang ». « Les talibans ont gagné avec le jugement de leurs glaives et de leurs fusils et sont à présent responsables de l’honneur, de la possession et de l’auto-préservation de leur pays », a-t-il ajouté dans un message sur Facebook. Ashraf Ghani n’a pas dit où il allait mais le groupe de médias afghan Tolo a suggéré qu’il s’était rendu au Tadjikistan.
La population en panique
Ce dimanche et malgré les appels au calme du gouvernement, la panique s’est emparée de la capitale. Les magasins ont fermé, des embouteillages monstres sont apparus, des policiers ont été vus troquant leur uniforme pour des vêtements civils.
Une énorme cohue était visible auprès de la plupart des banques, les gens cherchant à retirer leur argent tant qu’il était encore temps. Les rues étaient aussi remplies de véhicules chargés à ras bord tentant de quitter la ville ou de se réfugier dans un quartier que les gens estiment plus sûr.
Rapatriement de diplomates en Occident
Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Canada, Italie… Plusieurs pays occidentaux ont annoncé, tour à tour, l’évacuation de leur personnel diplomatique, ou leur relocalisation à l’aéroport de Kaboul, pour plus de sécurité.
Le président américain Joe Biden avait d’ailleurs autorisé le déploiement de 2 000 soldats supplémentaires pour accélérer leur évacuation et celle des Afghans ayant travaillé avec les États-Unis. Dimanche soir, le Pentagone a annoncé un renfort de 1 000 soldats pour sécuriser les évacuations. Ils sont donc désormais près de 6 000 à s’assurer que ce départ d’Afghanistan se déroule sans encombre.
N.H (+ agences)