Par Noureddine Hlaoui
L’affaire est de la plus haute gravité. 42 enfants détenus dans une école dite coranique dans la délégation de Regueb (gouvernorat de Sidi Bouzid) avec un certain nombre d’adultes présumés être des « instituteurs » pour leur apprendre le Coran.
Située dans une zone isolée à près de six kilomètres des zones urbaines, cette « école » sert d’un vase clos à tout ce beau monde où les choses se passent dans l’obscurité et dans l’impunité la plus totale. Car, toutes les données font état que cette école existe depuis sept ans, soit depuis 2012, année de l’avènement de la Troïka, outrageusement dominée par le parti islamiste d’Ennahdha avec la complicité active des CPRistes de Moncef Marzouki et Imed Daïmi et la bienveillance d’Ettakatol.
Selon les premières informations, cette école sert de lieu d’apprentissage et de « dortoir » pour petits et grands sans la moindre idée des conditions de séjour et de la nature des relations entre ces petits enfants et ces pseudo-cheikhs barbus, enturbannés. Des vues et une ambiance d’Afghanistan et du Moyen-âge.
Théoriquement, ils sont libres de se vêtir comme bon leur semble mais quand ces gens, aux marques vestimentaires extérieures nous faisant replonger 15 siècles en arrière, s’en prennent à nos enfants, il n’y a plus de place au silence.
Et là où le bât blesse le plus, c’est que ce genre d’école moyenâgeuse semble être assez répandu dans plusieurs régions du pays avec la bénédiction du pouvoir qui laisse faire. Et il a fallu une émission d’investigation menée par Hamza Belloumi pour que le pot aux roses soit découvert. Ce qui lui a valu d’être fustigé par ces enturbannés et de recevoir les pires menaces de liquidation contenues dans des enregistrements audio et vidéo propagées sur les réseaux sociaux de Facebook.
D’ailleurs, il est bon de savoir quelles mesures ont été prises par les services sécuritaires pour assurer la protection de notre confrère de Shems Fm et d’Al Hiwar.qui a dévoilé cette affaire dans son émission « les quatre vérités ».
Ce qui pourrait être plus grave est cette découverte faite sur les lieux de la fameuse école consistant en de preuves irréfutables et concrètes quant à l’existence d’un réseau de malfaiteurs pour l’enrôlement des jeunes avant de les faires voyager dans les zones de tension et de conflits, notamment en Libye et en Syrie.
Dans l’attente de réaction de la part de la société civile et des partis politiques, qui se font curieusement attendre, sans oublier, bien entendu, celles du gouvernement de Youssef Chahed qui nous a habitués à l’absence de toute prise de position et de toute explication sur des questions, pourtant, d’une importance extrême. On n’a jamais oublié qu’il a promis de révéler tout sur l’affaire du limogeage de l’ancien ministre de l’Energie et de la suppression de ce département, mais sans aucune suite. D’ailleurs, six mois après, l’opinion publique attend toujours !…
En effet, comment peut-on ne pas réagir à cette grave affaire et, surtout, face aux propos tenus par certains enturbannés se disant être des parents d’élèves et plus précisément d’un certain Seifeddine Makhlouf qui s’illustre, tristement, par ses positions radicales et extrémistes ? Comment peut-on tolérer et rester sans réaction de la part des autorités officielles, plus précisément du ministère public, face à des appels indirects au meurtre ?
« Que fait encore là Essebsi ?… Il aurait dû mourir il y plusieurs années », s’est exclamé ce Seifeddine Makhlouf en agitant ses clefs, ce qui a été interprété par certains observateurs, comme étant un appel codé au meurtre.
Or, en dépit de tout cela, les autorités concernées, plus précisément le ministère public, restent curieusement muettes. Attend-on que l’irréparable soit arrivé, surtout quand on voit l’acharnement avec lequel ces défenseurs des terroristes se sont mis à défendre cette école bizarre suspectée de servir de couverture à un manège de pédophilie.
Et dire que le député d’Ennahdha, Habib Khedher, était présent avec les parents des enfants embrigadés dans la pseudo-école.
Que faisait-il sur les lieux ? Apportait-il son soutien à ces salafistes attitrés ? Si oui, faisait-il cela à titre personnel ou en tant que haut cadre du parti islamiste d’Ennahdha ? Autant de questions qui méritent des réponses claires ….
Il est évident que la situation exige une enquête approfondie et généralisée s’impose de la part des services sécuritaires afin de mettre un terme à ce manège peu orthodoxe.
On ne peut terminer sans mentionner que c’est Maher Zid qui s’emploie à faire toute la propagande sur sa page Facebook en faveur de cette école d’embrigadement en multipliant les publications de statuts et de vidéos. Or, tout le monde sait que c’est Maher Zid qui a fabriqué tout un scénario dénigrant le martyr Chokri Belaïd et ses proches dans un pseudo-documentaire financé et diffuée par la chaîne douteuse d’Al Jazeera.
C’est Maher Zid qui avait été attrapé la main dans le sac avec des documents et de PV du tribunal dans sa voiture alors qu’il était greffier au Tribunal de première instance de Tunis. D’ailleurs il a été souvent condamné pour diffamation et pour avoir subtilisé des documents ayant trait à des affaires terroristes.
C’est Maher Zid qui avait dénigré les héros de la Garde nationale tombés en martyrs à Goubellat en prétendant qu’ils « ont été tués alors qu’ils cherchaient des trésors… ». Et ce qui est étonnant, c’est qu’à chaque fois et malgré la gravité des chefs d’accusation, il s’en sortait avec des peines minimales qu’il n’a jamais purgées jusqu’au bout.
C’est Maher Zid, repêché dans le cadre de l’amnistie générale et intégré en tant que greffier, soit dans un secteur aussi sensible que celui de la justice, qui, en dépit de tous ses méfaits et ses entraves à la justice, continue à agir en toute liberté et en toute impunité dans ses transes de dénigrement .
C’est ce Maher Zid et Seifeddine Makhlouf qui tentent d’ameuter la population facebookienne en faveur de ces extrémistes salafistes enturbannés accusés d’abus sexuels et de séquestration déguisée de jeunes enfants sous couvert religieux tout en faisant l’apologie des terroristes et en incitant à la violence et à la haine, des actes passibles d’être traduits devant la justice.
En tout état de cause, les observateurs estiment que cette affaire constitue un véritable test pour le gouvernement et son allié Ennahdha afin de voir leur manière d’agir et le degré de fermeté avec lequel ils vont traiter ces tentatives de faire retourner la société tunisienne à des pratiques débiles et moyenâgeuses.