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Entre le vide provisoire et définitif, les députés balancent
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Pour créer la diversion, on évoque Kamel Letaïef
Ce qui s’est passé en Tunisie en cette fameuse journée du jeudi 27 juin 2019 marquera l’histoire du pays et restera gravé dans la mémoire des Tunisiennes et des Tunisiens et continue de susciter les commentaires et un montage de scénarios allant du plausible au fantaisiste.
Pour commencer, il faut dire que la succession et la nature des événements ainsi que leur précipitation effrénée donnait à réfléchir.
En effet, jeudi à l’aube, plus précisément à 3h30, des éléments terroristes armés ont attaqué la station de télédiffusion à Jebel Arbata à Gafsa. Ensuite, en l’espace de moins d’une heure, soit entre 10h et 11h, deux attentats ont été enregistrés à Tunis. Le premier à l’angle entre les Arcades de Porte de France et la Rue Charles de Gaulle. Le second au parking du siège de l’Unité centrale de lutte contre le terrorisme à El Gorjani.
Bilan : un martyr de la police municipale, six blessés parmi les sécuritaires et trois blessés parmi les civils.
Peu après-midi, il y a eu cette annonce-massue par le site de la présidence de la République, en gros caractères, du transfert de Béji Caïd Essebsi d’urgence à l’Hôpital militaire de Tunis suite à un malaise de santé aigu.
Puis, durant toute l’après-midi, la place a été cédée aux rumeurs les plus folles versant, dans leur majorité, dans l’annonce du prétendu décès du chef de l’Etat. Maintenant et avec du recul, on apprend, selon des médias de la place, que près d’une centaine de pages se sont mobilisées pour mener cette guerre psychologique, sans oublier le même type d’annonces par certains médias et autres personnalités de notoriété.
Annahar TV, chaîne de télévision algérienne connue pour son orientation pro-frères musulmans et Al Arabiya par le biais de sa nouvelle journaliste tunisienne stagiaire, Inès Fradi qui aurait indiqué avoir puisé son « info-intox » chez des sources sûres au sein de l’ARP. Et comme l’affaire touche à la sécurité de l’Etat, la journaliste est appelée à révéler aux autorités sa ou ses sources.
Il y a eu aussi les statuts « affolants de Mahmoud Baroudi, membre fondateur de Tahya Tounès et Me Mounir Ben Salha, avocat et confident de Ben Ali annonçant le même décès imaginaire avant que la fille de Rached Ghannouchi, Intissar Kheriji, et Amira Yahiaoui, ex-présidente d’Al Bawssala et qui est maintenant salariée de luxe chez une organisation de cheikha Mooza, ne leur emboîtent le pas avec des commentaires d’une mesquinerie abjecte.
Bien entendu, on parle de l’ouverture d’une enquête judiciaire pour révéler les pages incriminées et ceux qui les gèrent et financent. L’espoir est que cette enquête aboutisse avec des résultats tangibles et révélés à l’opinion publique. Sera-ce le cas ?!
Et bien sûr, il y a ceux qui accusent dont notamment Hafedh Caïd Essebsi et Slim Riahi qui vont jusqu’à parler de complot avec des insinuations à peine voilées. Et ceux qui parlent d’une tentative de putsch médical et constitutionnel.
Sur ce plan, Rim Mahjoub a parlé d’un député, médecin de son état et devenu « plus royaliste que le Roi », qui aurait proposé de former une commission médicale parmi les élus médecins pour constater l’état d’incapacité de BCE. Le comble !
Alors qu’sein de la même ARP, plusieurs députés essayaient d’amener les débats vers le prétendu vide à la présidence de la République et à la tête de l’ARP. Le litige portait sur une vacance provisoire du pouvoir, dans lequel cas, c’est le chef du gouvernement qui se verrait alors investi de la magistrature suprême ou d’une vacance définitive, ce qui ouvre la voie au président de l’ARP pour aller à Carthage. Mais, le hic, c’est que Mohamed Ennaceur est, lui-même souffrant.
Et au moment où les tractations allaient bon train à l’Assemblée, Sofiène Toubel serait allé voir – de son propre gré ou sur recommandation spéciale – M. Ennaceur pour l’inciter à se présenter au Bardo. Ce qui fut fait et c’est qui aurait fait déjouer, selon les milieux avertis à l’Assemblée, des manigances et des scénarios d’un « hold-up » sur le pouvoir.
Un média de la place est venu jeter un pavé dans la mare en tentant une opération de diversion avec l’insertion du nom de Kamel Letaïef comme étant un « revenant sur la scène politique. Mais sans données concrètes, ni des faits tangibles.
Franchement, pourquoi s’amuse-t-on, d’une manière épisodique de faire insérer le nom de Letaïef comme étant un acteur du jeu politique, si ce n’est pour faire brouiller les carter et faire détourner l’attention des vrais responsables de la crise ?. Ainsi, sans nous mêler du contenu de certains médias, il est utile de rappeler que le lobbyiste, Kamel Letaïef est connu pour son patriotisme et son opposition au clan des Trabelsi sous l’ère Ben Ali, ce qui lui avait valu la prison et l’atteinte à ses bien dont notamment son bureau et sa voiture incendiés.
Il est bizarre qu’à chaque crise, certains sortent cette « carte » pour faire diversion alors que la personne concernée est absente de la scène politique depuis longtemps et ne s’est manifestée ni pour ni contre aucun parti.
En tout état de cause et avec du recul, nous estimons que les autorités compétentes devraient ouvrir, illico-presto une enquête judiciaire, de préférence par le parquet militaire au vu de la nature du délit touchant directement à la sécurité nationale de la Tunisie, afin de déterminer clairement, les parties qui se seraient trouvées derrière ladite tentative de déstabilisation.
Et surtout qu’on n’oublie pas cette centaine de pages Facebook qui se seraient impliquées dans cette supposée action douteuse qui aurait pu changer le cours de l’histoire de la Tunisie dans le sens négatif du terme en cette journée de jeudi que certains n’ont pas hésité à qualifier de « noir » !
Noureddine HLAOUI