TUNIS – UNIVERSNEWS L’adaptation cinématographique du roman « La Mort lente de Luciana B » du célèbre Guillermo Martinez, écrivain, mathématicien et scénariste argentin, débarque finalement sur Netflix sous le titre de « Colère Divine ». Sûre que la mort de sa famille a été orchestrée par le romancier connu, pour qui elle avait travaillé, Luciana une jeune étudiante demande à un journaliste de l’aider à élucider ce mystère.
Le thriller-psychologique inaugure la première scène au présent de la narration pour nous renvoyer, par la suite, par le biais du flash-back, au passé; à douze ans en arrière, exactement à la période où Luciana (Macarena Achaga) était étudiante et alternait entre ses études et son travail en tant que secrétaire personnelle d’un célèbre auteur de romans policiers, Kloster (Diego Peretti). Aujourd’hui, il ne reste plus rien de la jeune fille gaie et séduisante qu’il a connue.
De fil en aiguille, le maquillage devient sobre, les costumes s’assombrissent et même la lumière baisse pour laisser place à une obscurité flagrante, mimant, davantage, le suspense qui augmente à chaque scène, à chaque anecdote racontée, entre un passé gai et un présent ténébreux dans lequel baigne les protagonistes. Autrefois, jeune et pétillante, Luciana, l’héroïne du long-métrage assiste, dès lors, à de multiples tragédies autour d’elle, à partir du moment où elle rompt la relation professionnelle qui l’unit avec son ancien patron, Kloster, pour harcèlement sexuel.
Entre paranoïa et crimes, le film ne peut qu’accrocher et maintenir en haleine les spectateurs qui ignorent quel parti prendre. Le rôle des victimes et des criminels s’entremêlent pour brouiller les pistes. C’est ainsi que nous devenons, à notre tour, des détectives grâce à ce polar énigmatique, qui semble, a priori, insoluble, et, a posteriori, assez plat.
En effet, lors du visionnage, épris de connaître la fin de l’histoire, nous nous attendons à un coup de théâtre digne d’un Sebastián Schindel qui a, déjà, réalisé des chefs-d’œuvre comme « El Hijo » ou « Les Crimes qui nous lient », sauf que la chute n’est pas inattendue. A ce propos, cette dernière joue sur les ressorts émotionnels primaires et tourne, entre autres, en dérision certaines croyances et convenances religieuses en dérision, pour dépasser des conceptions à l’instar de la prédestination, du libre-arbitre ou encore du Karma. « Colère Divine » met en scène une vision classique manichéenne du bon et du mauvais, du blanc et du noir.
Néanmoins, la terreur, l’effroi et l’esprit de vengeance teintent les excellentes prestations des acteurs, notamment Diego Peretti, qui, lui, par une justesse dans son jeu, réussit à véhiculer un machiavélisme poussé à son paroxysme. Nous assistons au tissage des esquisses d’un portrait d’écrivain, atteint de mégalomanie, qui pense être doté d’une force suprême, tout comme dans ses romans, lui procurant la force de manipuler toutes les personnes qui l’entourent. Tout comme la réplique prononcée par « Kloster » le souligne « Œil pour œil, dent pour dent », l’expression s’applique dans toute sa laideur, tout au long du thriller.
G.K.