• Abir Moussi et les membres du PDL poursuivent leur sit-in, Ghannouchi continue à briller par son absence
• Seifeddine Makhlouf et Rached Khiari veulent imposer l’usage de la force, signe de Rabâa en plus
• Absent des débats dur la LF 2020, Youssef Chahed qualifié par plusieurs députés de « fuyard »
La séance plénière de l’Assemblée des représentants du peuple a démarré, aujourd’hui dimanche 8 décembre 2019, avec du retard alors qu’elle était censée débattre du projet de loi des finances 2020 qui doit être voté au plus tard le 10 décembre à minuit.
Mais comme l’on s’y attendait, les discussions ont dévié de leurs objectifs après le maintien par le bloc du Parti Destourien Libre (PDL) de sa position exigeant la présentation d’excuses officielles de la part du bloc d’Ennahdha.
Plusieurs moments forts, scandaleux et négatifs ont marqué cette séance dont une image piteuse de cette institution républicaine constituant le sommet du pouvoir dans un régime parlementaire. Face au regroupement des députés du bloc du PDL conduits par la présidente du parti, Abir Moussi, il a été décidé de donner la parole aux chefs des différents blocs.
Si la plupart des intervenants ont adopté un ton apaisant et conciliant, Noureddine Bhiri, chef du bloc du parti d’Ennahdha a tenu à prouver que le PDL et sa présidente sont dans leurs torts et qu’en aucun cas ils n’ont le droit d’entraver le déroulement des travaux des plénières de l’ARP, mais il a rejoint ses pairs appelant à une nouvelle réunion des chefs des blocs pour tenter de trouver une issue au blocage.
Mais la triste palme revient à Seifeddine Makhlouf, chef du bloc d’El Karama qui a appelé à faire intervenir la force pour évacuer les membres du PDL, il a appelé le ministère public d’intervenir pour juger les mêmes membres et leur infliger des sanctions de prison !
Et puis quoi encore ?! Il est mal placé ce Seifeddine Makhlouf tristement célèbre auteur du défi lancé au Procureur de la République du Tribunal de Sidi Bouzid « l’appelant, s’il était un homme, de venir à Tunis se mesurer à lui… ».
On n’oubliera pas de sitôt que Seifeddine Makhlouf avait défendu bec et ongles le « moyenâgeux directeur de l’école coranique de Regueb qui exploitant les petits enfants et les faisaient vivre dans des conditions lamentables… Et on ne rappellera, jamais assez, que Seifeddine Makhlouf se trouve à la tête d’une coalition regroupant les membres des tristement défuntes ligues de protection de la révolution, dissoutes sur décision de la justice.
Plus encore. L’autre membre d’El Karama, Rached Khiari, réputé pour ses propos haineux et trop violents n’a pas hésité à exprimer son allégeance aux frères musulmans en brandissant l’exécrable signe de Rabâa en pleine salle des plénières et devant des millions de téléspectateurs tunisiens sans qu’il n’ait été rappelé à l’ordre par la présidente de la séance.
En effet, le président de l’ARP, Rached Ghannouchi, continue à « fuir » ses responsabilités en cette phase vitale qu’est le débat de la Loi de finance, alors que Samira Chaouachi trouve le moyen de parler à sa place pour dire qu’il a des engagements de la plus haute importance. Mais, y a-t-il plus important, en ces temps, que la loi des finances ?!!
Enfin, un autre fait déplorable est à relever, à savoir la révélation faite par Ghazi Chaouachi laissant entendre qu’il a demandé au président de l’ARP de faire appel aux services de sécurité pour déloger les membres du PDL, mais qu’ils auraient refusé d’obtempérer…
Noureddine HLAOUI