TUNIS – UNIVERSNEWS – L’enquête sur l’affaire des conteneurs de Bizerte et des transits fictifs se poursuit dans la discrétion la plus totale, sans que les résultats en soient ébruités. Toutefois, UNIVERSNEWS a appris qu’il est prévu d’auditionner d’anciens dirigeants suspendus de la douane, impliqués dans ce dossier, ainsi que d’autres personnalités ayant assumé de plus hautes responsabilités dans l’Etat.
Des mandats de dépôt avaient été émis contre plusieurs anciens fonctionnaires du bureau des douanes après leur audition et l’ancien directeur général de la douane, Jamal Chakhari, avait révélé plusieurs détails sur ce dossier dangereux, et il a témoigné à cet effet.
L’enquête avait démarré, fin novembre 2021, lorsque la Garde nationale avait saisi 23 conteneurs de marchandises qui étaient parqués dans les environs de Bizerte, alors qu’’ils étaient censés être en transit et ne devaient pas quitte le port.
Ces conteneurs, en Tunisie sous forme de transit, avaient quitté le port de Bizerte et auraient dû être transférés vers l’Algérie. Parqués depuis des jours en Tunisie, ces conteneurs ont soulevé des interrogations. Des soupçons selon lesquels ils seraient destinés au marché parallèle tunisien ont pesé sur eux ce qui a poussé la Garde nationale à intervenir. Une enquête judiciaire a été ouverte en coordination avec le ministère public et l’affaire a été renvoyée devant le Pôle judiciaire financier, selon le ministère de l’Intérieur.
Le trafic scandaleux ne se limitait pas à ces conteneurs, mais à environ 650 autres conteneurs objets de suspicions. La filière semble avoir étendu ses tentacules de Bizerte à Sousse, et plusieurs agents du port de Bizerte avaient été arrêtés.
Le président de la République s’était intéressé, personnellement, à cette question, et les ministres de l’Intérieur et des Finances s’étaient rendus, au port de Bizerte, pour suivre le cours de l’enquête. Toutefois, il semble que de gros requins de la contrebande qui inondent le marchés de produits importés d’une manière illicite, sont impliqués dans ces affaires et qui font tout pour que l’enquête n’aboutisse pas de sitôt.
D’ailleurs, les trafics douteux à partir du port de Bizerte remontent à bien avant 2021, entre autres, lorsque les agents des douanes relevant du district de Bizerte avaient réussi, début octobre 2017, à intercepter une cargaison de trois containers remplis de couscous à destination d’Israël.
Interpellé, l’exportateur qui entreprenait l’opération a prétendu que la cargaison était destinée à Chypre, mais les agents avaient réussi à dévoiler la véritable destination de la cargaison, au port d’Ashdod dans les territoires occupés. La cargaison a été saisie, et l’exportateur a écopé, seulement, d’une amende de 84 mille dinars.
Tout le monde s’interroge sur les raisons de la lenteur des démarches, alors que de nombreuses personnes croupissent en prison et que d’autres individus haut placés bénéficient d’une liberté qu’ils ne méritent pas, surtout au vu des dégâts et des préjudices commis contre le pays !!!
F.S.