Ce Mercredi 6 mars 2019, au siège du parlement européen à Bruxelles, les députés européens ont tenté d’aller plus loin dans la résolution de la crise humanitaire au Yemen.
Un séminaire officiel de réflexion intitulé « Vers la résolution de la crise humanitaire au Yemen et en Iran » s’est tenu à l’effet de débattre cette question et a vu la participation d’experts et de personnalités spécialistes du Moyen-Orient et des questions de sécurité internationale qui ont mis en garde contre les dangers du silence européen lorsqu’ils traitent avec l’Iran.
Le symposium a été décidé à l’initiative du Parti populaire européen (PPE), le plus grand groupe parlementaire, engagé à débattre de la situation humanitaire au Yémen, et de l’intervention iranienne pro-milice huthi.
Dans sa déclaration d’ouverture , le député italien Fulvio MARTUSCIELLO du Groupe du Parti populaire européen (Démocrates-Chrétiens), qui préside le symposium, a souligné l’urgence de trouver des solutions rapides et efficaces aux crises humanitaires que vivent les peuples yéménite et iranien. Il a aussi expliqué que la stabilité du Yémen est un facteur crucial pour la stabilité de la région, sachant que l’accent mis sur l’aspect humanitaire dans la gestion de la crise yéménite et la mise en œuvre intégrale de l’accord de Stockholm sont des éléments essentiels de toute action diplomatique européenne . Cette action doit par ailleurs être associé à des mesures et un lobbying politique sur l’Iran et ses partenaires houthistes pour qu’ils acceptent de cesser immédiatement les hostilités.
L’intervention de la députée Teresa JIMÉNEZ-BECERRIL BARRIO, elle aussi du Groupe du Parti populaire européen (Démocrates-Chrétiens) a mis en exergue l’impact dramatique de la crise humanitaire sur la situation des enfants et la mortalité infantile . L’activiste iranienne, Darya Safai, activiste des droits de l’homme et fondatrice du groupe «Laissons les femmes iraniennes entrer dans leurs stades!, invitée pour parler des droits des femmes en Iran, a souligné les dangers de la détérioration des droits de l’homme, qui s’étend à tous les segments de la société iranienne, en particulier les groupes vulnérables tels que les enfants et les femmes.
Claude Moniquet – Fondateur et directeur du centre européen de renseignement et de sécurité stratégiques Crise au Yémen et aide politique et humanitaire de l’UE, a délivré un message tres clair en déclarant que les pays de l’UE détenaient des preuves solides et cohérentes de l’implication de l’Iran dans la destabilisation du Yémen, avec des cas concrets de son implication dans des violations spécifiques de la sécurité, et cela au sein même des pays européens.
L’expert francais, Frédéric Encel del’ Ecole de commerce de Paris et spécialiste des études sur le Moyen-Orient, a démontré dans son discours que l’Iran utilisait l’organisation rebelle Huthi comme principal outil pour déstabiliser la sécurité régionale, en renforçant toujours plus ses capacités militaires, non selement par la fourniture de missiles performants mais aussi par la mise à disposition d’experts en guerilla. Il a aussi souligné que le même schéma est pratiqué au Liban, en Syrie et en Irak. L’une des conclusions à tirer est que les États du Golfe sont soumis à une agression claire et immédiate.
En conclusion, Frederic Encel a estimé que le souci de l’UE de maintenir l’accord nucléaire avec l’Iran ne pouvait empêcher d’exercer la plus grande pression possible sur l’Iran pour qu’il modifie sa politique non seulement au Yémen, mais également dans la région dans son ensemble.
Enfin, les participants au séminaire ont recommandé un suivi aussi politique que médiatique afin d’aider le peuple yéménite à surmonter la crise d’une part, et d’autre part faire cesser le soutien iranien aux Houthis , principale source des destructions au Yémen et à l’origine de graves conséquences sur la région.