Avec un film de ce genre, celui du cinéma d’horreur, totalement décalé par rapport aux films tunisiens réalisés depuis des décennies, « Dachra », long-métrage de fiction du jeune réalisateur Abdelhamid Bouchnak sort du lot pour s’annoncer comme le premier film tunisien d’horreur.
L’immersion immédiate dans ce genre a été plus que satisfaisante pour le réalisateur et ses équipes de production, de réalisation et de distribution dans la mesure où son opus a réalisé plus de deux cent mille entrées en seulement dix sept jours après sa sortie commerciale le 23 janvier 2019 dans la capitale et en régions.
Le public a répondu présent et par milliers, comme précédemment indiqué. Et ne dit-on pas que les spectateurs tunisiens ne sont pas dupes ? Et cette semaine, soit depuis le 25 février, le film est reprogrammé au « Ciné-Madart », à Carthage Dermech. Une aubaine pour les gens qui ne l’ont pas encore vu, du moins ceux habitant la capitale, ou sa banlieue nord.
Mieux encore, « Dachra » ne s’appuie pas dans son casting sur des têtes d’affiche. Une autre réussite et en filigrane pour le réalisateur. Il réunit, en effet, des comédiens presque inconnus ou connus au théâtre à l’instar de Bahri Rahali. Ce dernier y donne la réplique à Yasmine Dimassi, Aziz Jebali, Bilal Slatnia, Hédi Mejri et Héla Ayed. Il faut tout simplement « avoir la gueule de l’emploi. »
Le réalisateur Abdelhamid Bouchnak a su également bien diriger ses comédiens, en plus d’avoir reconstruit comme il se doit les atmosphères lugubres, adéquates et entassées de suspense, d’angoisse et de terreur pour un film d’horreur.
Dans un village éloigné, la « Dachra », située au milieu d’une forêt, un trio de jeunes étudiants en journalisme réalisent une enquête d’investigation qui les mènera très loin vers une forêt et un petit village, la « Dachra. » En ces lieux qui semblent sobres et calmes, les surprises ne se comptent plus après que les pneus de la voiture de ces étudiants aient été volés. Le labyrinthe est déjà construit pour ne plus sortir de ce piège. Une secte de sanguinaires et cannibale mène la partie. Nous sommes dans un univers surréaliste où la mort crie son nom.
La fin du film est inattendue. Et pour un premier « essai » dans le genre de films d’horreur, Abdelhamid Bouchnak réalise un coup de maître. Il suffit de s’y accrocher.
Lotfi BEN KHELIFA