-
Nous avons exigé et obtenu une amnistie générale, y compris pour les condamnés dans des affaires de terrorisme et pour le groupe de Soliman
-
Ennahdha et ses avocats ont défendu les militants extrémistes car nous aussi nous étions extrémistes lors de la naissance du Mouvement islamique dans les années 70
Dans un ancien enregistrement audio-vidéo fuité mais ne portant aucune indication sur le lieu et la date qui, selon le contexte, doit être au cours de 2011 avant les élections de l’Assemblée nationale constituante (ANC), Rached Ghannouchi parle, pendant un peu moins de trois minutes, des condamnés pour terrorisme et de ce qu’on appelle communément, le Groupe de Soliman.
Voici, par ailleurs, ce que disait Ghannouchi dans cet enregistrement – une sorte de tirade – qui a lieu dans un endroit « anonyme », mais apparemment, il s’adressait à un groupe de personnes qui l’entouraient puisque tout le long de la tirade, il se tournait, par la tête et le regard, dans tous les sens.
« Ils portent beaucoup de bien en leur for intérieur, et le mouvement d’Ennahdha les a défendus sans cesse, sachant qu’ils ont rencontré nos frères dans les prisons où ils ont pris la place des nôtres, ce qui explique qu’Ennahdha ne les a jamais oubliés et avait réclamé leur libération avant de demander leur inclusion dans le processus de l’amnistie générale.
Or, ils n’en ont pas bénéficié lors de la première tranche de ladite amnistie sous prétexte que les personnes impliquées dans des affaires de terrorisme ne pouvaient pas en bénéficier. Mais Ennahdha a exigé qu’ils en fassent partie et insisté sur une amnistie générale sans exception. Il y en avait même un détenu jugé et condamné à la peine capitale et portait déjà l’habit rouge parce qu’il était sur le point d’être exécuté. Ce qui a été, finalement, obtenu.
Ainsi, bon nombre d’entre eux étaient redevables au mouvement d’Ennahdha et à ses avocats qui les ont défendus. D’autres se rendent comptent que finalement ce n’est pas Ennahdha qui était visé par le pouvoir, mais l’Islam, certains allant jusqu’à vouloir changer le 1er Article de la Constitution.
En réalité, je vois en eux ma jeunesse et finalement, ce sont nos enfants qui ont été privés de l’éducation qu’on aurait pu leur inculquer. Et je reste persuadé qu’ils vont finir par retourner dans le giron d’Ennahdha.
J’avoue que nous aussi, lors de la naissance du mouvement islamique, dans les années Soixante-dix, nous étions extrémistes et radicaux et on était obligé de l’être face à une société marquée par l’immoralité et la corruption, donc, si nous avions suivi une approche modérée et recherché les compromis, nous aurions été engloutis et on aurait disparu… ».
Les propos de Rached Ghannouchi sont clairs et se passent de tout commentaire…
https://www.facebook.com/watch/?v=259477035252398
Noureddine HLAOUI