TUNIS – UNIVERSNEWS – «C’est un miracle que l’on n’ait pas déjà manqué d’eau dans le contexte actuel. Nous vivons actuellement un contexte très difficile après plusieurs années successives de sécheresse et un déficit des apports en eau de plus de 60 % par rapport à la moyenne», explique le jeune agriculteur Hamza Boujbel.
Sur le bord de la route reliant Nabeul à Bayoub, Hamza doit trimer à longueur de la journée pour la réussite de sa campagne agrumicole .Il est mobilisé pour les besoins de la cause et se débrouille à sa façon. Là, on peut le rencontrer, parcourir les sentiers pour admirer, le panorama qui n’appartient qu’à l’heureux promeneur. En saison, ses arbres sont ornés de belles fleurs qui donnent naissance à des fruits savoureux. Le calibre et la couleur orangé permettent de prime abord d’affirmer que ces fruits sont arrivés à maturité. Ces agrumes changent de forme et de couleur, qu’elles soient primeurs ou qu’elles arrivent plus tardivement dans la saison.
La vente de ces oranges prospère, au fil des années, Le manque d’eau entrave le bon développement des agrumes, même si le soleil ne va pas directement les brûler, souligne le jeune Agriculteur Hamza.
« Les pluies dans les régions sont restées insuffisantes. Les prévisions de début de campagne, qui prennent en compte la forte probabilité de pluies en hiver, ne sont plus d’actualité, les fruits n’ont plus guère de chances de grossir et les conditions sèches accélèrent leur chute naturelle. La jabia est à sec. L’eau s’est ainsi raréfiée au fil des ans tandis que les besoins du verger augmentent régulièrement», dit-il.
La récolte des agrumes s’annonce moyenne cette année. Dans les exploitations les mieux équipées, l’irrigation des vergers a permis de limiter l’impact de la sécheresse mais les arbres ont souffert des vagues de chaleur successives. Le jeune fellah inspecte chaque jour son verger.
Depuis longtemps, il n’avait jamais vu ça : ses vergers souffrent du manque d’eau. Sans oranges, il n’y a plus de revenus, lâche-t-il. Ce recul attendu de la production est aussi imputé aux ravageurs tels que la mouche méditerranéenne des fruits (la cératite), la mineuse des agrumes, les cochenilles, les aleurodes, les pucerons, les acariens. Ces destructeurs causent ainsi des dégâts d’une ampleur spectaculaire tant par la rapidité de leur invasion que par la sévérité de leurs attaques. Ce qui a provoqué des chutes avec une régression du potentiel de production sans oublier le vieillissement des arbres.
Et d’ajouter «L’eau est vitale pour notre agriculture. Nous, agrumiculteurs, comme nos arbres, avons besoin de l’eau et nous allons mourir de soif, si on ne nous donne pas 15 millions de m3 sur un total de 38 millions de m3 des eaux du Nord destinées aux agrumes».
Optimiste, Hamza ne baisse pas les bras. « Il est possible de sauver cette filière stratégique, qui fournit des fruits durant 6 mois et des recettes en devises considérables. Il faut accorder la priorité aux superficies où les arbres sont les plus vieux. Avec le retour des pluies, on essaie tant bien que mal à surmonter les problèmes de la filière »
M.S.