TUNIS – UNIVERSNEWS Meurtres, liquidations, guets-apens, décès en zone de combats, blessures mortelles… Selon le recensement effectué par RSF, notamment dans ses bilans annuels, au total, 1 668 journalistes ont été tués lors des deux dernières décennies (2003-2022). Sur cette période, chaque année, en moyenne, 80 journalistes ont succombé dans l’exercice de leur profession. Et si l’on remonte à l’année 2000, le nombre atteint un total accablant de 1 787 victimes.
En 2012 et 2013, des sommets ont été atteints avec respectivement 144 et 142 homicides de journalistes, notamment du fait du conflit en Syrie. Ces années lourdement endeuillées ont été suivies d’une accalmie progressive, puis de chiffres historiquement bas à partir de 2019.
Malheureusement, le nombre de morts en 2022 est le plus important de ces quatre dernières années, avec 58 journalistes tués en 2022 (dernier chiffre du Baromètre RSF, au 28 décembre 2022) dans l’exercice de leurs fonctions – une augmentation de 13,7 % par rapport à 2021 où l’on dénombrait 51 victimes.
Dans les deux dernières décennies, 80 % des victimes se concentrent dans 15 pays. Avec un total de 578 tués en 20 ans, les deux pays où le nombre de tués a été le plus élevé, l’Irak et la Syrie, rassemblent, à eux seuls, plus d’un tiers des reporters tués, devant l’Afghanistan, le Yémen et la Palestine. Avec la Somalie, le continent africain n’est pas épargné.
Au palmarès glaçant des meurtres, la Russie reste le pays européen avec le plus grand nombre de journalistes tués ces vingt dernières années. Depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, les atteintes – y compris mortelles – à la liberté de la presse y ont été systématiques, comme l’a souvent dénoncé RSF, avec notamment la liquidation emblématique d’Anna Politkovskaïa le 7 octobre 2006.
J.M.