La chercheuse à l’Institut national du patrimoine (INP) et responsable scientifique des sites archéologiques au gouvernorat de Manouba, Monia Adili a indiqué que le sol en mosaïque romaine trouvé à Borj El Amri, constitue une importante découverte.
Ce vestige a été découvert au mois de septembre dernier, après de longues fouilles menées par son équipe, au niveau du site archéologique de Furnos Minus à Furna dans la délégation de Borj El Amri.
Elle a souligné la nécessité de conserver ce tableau dans l’attente de sa valorisation eu égard aux divers formes et motifs qu’il contient et qui mettent en valeur la richesse de l’art romain.
En effet, sur ce sol en mosaïque, ont été dessinés des roses, des fruits et des légumes dont le piment.
D’après les historiens, cette plante est apparue en Europe vers la fin du 15ème siècle et a été découverte par le navigateur Christophe Colomb durant ses voyages vers l’Amérique et c’est lui qui l’a introduit pour la première fois en Espagne avant que cette culture ne commence à se répandre ensuite dans toute l’Europe.
Selon la chercheuse, l’illustration de ce légume sur cette mosaïque, qui représente le sol d’une cuisine ou d’une salle à manger durant l’époque romaine, laisse prévoir que cette plante est apparue dans l’époque romaine et pendant la présence des Romains en Tunisie entre 146 av. J.-C et 431 apr. J.-C.
Les illustrations de piment trouvées sur ce tableau suscitent à réfléchir à nouveau sur l’histoire de l’introduction de ce légume en Afrique du Nord, ses origines et ses variétés, a affirmé l’archéologue.
Selon la même source, l’approfondissement de la réflexion et des recherches sur cette question revêt une grande importance dans la mesure où il permettra de définir s’il s’agit bien du piment ou d’un autre légume similaire, de tracer le processus de découverte de cette plante, de comprendre les significations de son illustration et de définir les bienfaits de son utilisation durant l’époque romaine.
Rappelons que l’archéologue Monia Adili avait découvert, au cours de cette année, d’autres vestiges romains à Tebourba et Borj El Amri, ce qui a permis d’enrichir le patrimoine archéologique et culturel du gouvernorat de la Manouba.