La balance commerciale s’est détériorée au cours de l’année 2018 dégageant ainsi un déficit qui s’est creusé de 3.457 MDT (22,2%) pour se situer à 19 milliards de dinars ou 17,9% du PIB, un niveau record jamais atteint auparavant, selon le rapport de la BCT de 2018.
Cet élargissement est dû à la progression des importations à un rythme dépassant celui des exportations (+20% et +19,1% respectivement). Le taux de couverture s’est par conséquent replié de 0,5 point de pourcentage pour revenir à 68,3%.
S’agissant de la répartition géographique, le déficit de la balance commerciale globale de la Tunisie provient essentiellement des déficits enregistrés avec la Chine (-5.422 MDT), l’Italie (-2.890 MDT) et la Turquie (-2.307 MDT).
D’un autre côté, des excédents commerciaux ont été principalement enregistrés avec la France (+3.456 MDT) et la Libye (+ 1.174 MDT).
Pour ce qui est de la répartition sectorielle des exportations en 2018, elle fait ressortir la bonne tenue des ventes des secteurs des industries manufacturières (+17%) en lien, notamment avec la dépréciation du dinar vis-à-vis surtout de l’euro, représentant ainsi un facteur de compétitivité.
Les ventes du secteur de l’agriculture et industries agroalimentaires ont, également, poursuivi leur essor entamé depuis 2017. A l’inverse, les exportations du secteur des mines phosphates et dérivés ont affiché de nouveau une baisse qui reste toutefois minime.
Au niveau des importations, tous les groupes de produits ont connu une progression à des rythmes soutenus.
Ainsi, les achats des produits énergétiques ont enregistré une augmentation (+39,9%), sous l’effet de la hausse des achats des produits raffinés (+47,5%) et de gaz naturel (+41,4%), alors que les approvisionnements en pétrole brut ont stagné en dépit de la baisse des quantités importées (-37,8%).
Les importations des produits alimentaires ont également connu un accroissement notable (+15,7%) en relation surtout avec la hausse des achats des produits céréaliers (blé et orge) de 30,2% pour s’élever à un niveau record de 1,7 milliard de dinars. Quant aux importations de sucre et des huiles végétales, elles ont enregistré une baisse de 10,4% et 6,6% respectivement.
L’élargissement du déficit commercial a entraîné celui de la balance des paiements courants qui s’est situé à 11.722 MDT, soit 11,1% du PIB (contre -9.870 MDT et 10,2%, respectivement, une année auparavant).
Cependant, les prévisions de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) tablent sur un déficit courant qui devrait accuser un allègement par rapport à 2018 (-10,3% du PIB contre -11,1% en 2018).
Cette situation serait soutenue par la progression des exportations de biens et services, à un rythme plus prononcé que celui des importations (+11,1% et +8,8% respectivement).