La partie de plaisir promise, dernièrement, par le ministre de l’agriculture concernant une offre abondante et à des prix conséquents en dattes et agrumes, au cours de cette saison, s’est avéré n’être qu’une bulle vide pour les consommateurs.
Il y a moins de deux semaines, le prix du kilogramme des dattes de la variété deglet ennour branchées naturelles a grimpé subitement, l’espace d’une nuit, à 9 dinars, dans le marché central de Tunis, suivi aussitôt partout ailleurs. Il était proposé jusque là à 7 dinars 500. Des citoyens nous ont dit que ces hausses subites et inattendues des prix en Tunisie sont devenues la règle et ne les étonnent plus, car malgré tout, la demande subsiste.
S’agissant des agrumes dont la production qualifiée de record avec 440 mille tonnes, outre les prix élevés, l’offre brille jusqu’à présent par sa très mauvaise qualité, du moins dans la capitale Tunis, des clémentines de petit calibre et des oranges thomson méconnaissables à tous les points de vue, ces deux variétés étant les plus demandées par les consommateurs tunisiens.
Pourtant, lors d’un point de presse tenu, il y a près d’un mois, tout le monde s’était réjoui en entendant les responsables du ministère de l’agriculture étaler des chiffres détaillés sur la très bonne production en dattes et agrumes, au cours de cette saison, l’offre abondante qu’elle promet à des prix conséquents et les grosses recettes en devises étrangères réalisées et à réaliser grâce à leur exportation. La production des dattes, particulièrement la variété supérieure de déglet ennour, cette saison, se situe aux environs de 300 mille tonnes, soit environ autant que la production record de la saison écoulée mais de meilleure qualité, aux dires des responsables.
Les citoyens attendent ce que va donner la saison oléicole et craignent, avec raison, que les prix du litre de l’huile d’olive déjà très élevé (entre 12 et 17 dinars, selon le type de conditionnement) ne connaisse d’autres augmentations, n’arrivant toujours pas à comprendre comment ces trois produits agricoles, les dattes, les agrumes et l’huile d’olive, sont vendus si chers en Tunisie alors qu’elle en est parmi les plus gros producteurs dans le monde.
Salah Ben Hamadi