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Les banques tunisiennes sont quasi-absentes en Afrique
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Seule la Société Tunisienne de Banque (STB) est implantée dans le continent africain
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Marouane Abassi : l’internationalisation des banques tunisiennes » est nécessaire voire vitale
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Ridha Chalghoum : la part des exportations tunisiennes vers l’Afrique ne dépasse pas les 3%
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Participation de près de 4 mille entreprises, de 35 pays africains, de 100 institutions financières et de 60 conférenciers de renommée
Les banques tunisiennes sont quasi-absentes en Afrique, notamment, dans les pays subsahariens, a déploré le président du Conseil d’affaires tuniso-africain (TABC), Bassam Loukil, soulignant, que cela entrave l’implantation des entreprises tunisiennes dans cette région du monde.
Dans une déclaration, en marge du démarrage de la 3ème édition de la conférence internationale « Financing Investment & Trade in Africa » (FITA) qui se tient les 4 et 5 février, à Tunis, Loukil a fait savoir que seule la Société Tunisienne de Banque (STB) est implantée en Afrique. Pour ce qui est de la Banque de l’Habitat, a-t-il dit, elle possède seulement des participations dans quelques banques africaines.
D’après le président du TABC, la quasi-inexistence de banques tunisiennes en Afrique résulte de l’absence d’un cadre juridique clair et d’une vision politique, précisant que le retard pris dans l’adoption du projet de loi portant amendement du code des changes et l’absence d’une ligne maritime entre la Tunisie et l’Afrique sont les principaux obstacles empêchant l’installation des entreprises locales.
Et de poursuivre, que seul le secteur privé a réussi à conquérir le marché africain, faisant remarquer que le nombre des entreprises tunisiennes établies en Côte d’ivoire est passé de 13 à 57 entreprises durant ces trois dernières années. C’est le cas aussi des entreprises implantées au Sénégal, puisque leur nombre a augmenté de 3 à 15 entreprises.
Les exportations tunisiennes vers l’Afrique, a-t-il dit, ont évolué de 720 millions de dinars en 2016 à 3 milliards de dinars en 2019.
Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi a, de son côté, assuré que l’institut d’émission œuvre à suivre la dynamique économique que connaît le continent africain, à travers l’instauration de mesures visant à atténuer les pressions sur le change entravant les transferts et les transactions financières avec l’extérieur.
Il a, par ailleurs, précisé que les transferts au titre des investissements à l’étranger seront aussi au cœur des réformes envisagées par la BCT pour la période 2020/2021. Une libéralisation des garanties relatives à la couverture des crédits de gestion octroyés par les banques étrangères aux filiales des entreprises résidentes à l’étranger est aussi prévue.
Abassi a, aussi, évoqué l’internationalisation des banques tunisiennes » devenue nécessaire voire vitale pour accompagner les acteurs économiques et les entreprises tunisiennes notamment exportatrices sur les marchés extérieurs en l’occurrence le marché africain « .
Il a qualifié de modeste la présence des banques tunisiennes en Afrique, malgré la présence de la STB, de la BH, d’Amen Bank et de deux sociétés de leasing dans nombre de pays africains.
Le Maroc, le Sénégal et la Côte d’Ivoire, a-t-il souligné, ont été en 2018, les destinations préférées des investissements tunisiens en Afrique avec des parts respectives de 48%, 24% et 19%, insistant sur l’importance de renforcer cette tendance et de la généraliser à d’autres pays.
Pour sa part, le ministre des Finances et du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale par Intérim, Ridha Chalghoum a fait remarquer que le continent africain est le moins intégré économiquement et que la part des exportations entre les pays africains ne dépasse pas les 14% contre 37% vers l’Europe et 30% vers l’Asie.
Il a affirmé que les meilleures performances en termes d’intégration ont été réalisées par le secteur privé, appelant à élargir l’intégration aux secteurs de l’agroalimentaire, l’éducation, les télécommunications, le transport.
Et de souligner l’importance du rôle des décideurs politiques dans la mise en place de politiques publiques à même de favoriser l’intégration économique en accélérant la mise en place de zones économiques régionales et l’instauration d’une nouvelle vision des mécanismes de coopération africaine.
Toujours selon Chalghoum, les entreprises nationales concentrent leurs efforts sur les pays voisins, notamment les pays maghrébins et c’est ce qui fait que la part des exportations tunisiennes destinée au marché africain ne dépasse pas 3% du total des exportations.
Bon savoir, enfin, que la 3ème édition de la Conférence internationale sur le financement de l’investissement et le commerce en Afrique qui se tient les 4 et 5 février 2020, a connu la participation de près de 4 mille entreprises, de 35 pays africains, de 100 institutions financières et de 60 conférenciers de renommée. Près de 3 mille rencontres sont aussi prévues entres les hommes d’affaires tunisiens et africains.