TUNIS – UNIVERSNEWS (MONDE) – En Algérie, environ 24 millions d’électeurs sont appelés à voter, aujourd’hui, samedi 7 septembre, pour une présidentielle sans véritable enjeu. Le chef de l’Etat sortant, Abdelmadjid Tebboune, est en effet considéré comme largement favori à sa propre succession. Âgé de 78 ans, il est soutenu par quatre formations de premier plan qui ont scellé une alliance, parmi lesquelles l’ancien parti unique FLN (Front de libération nationale) et le mouvement islamiste El Bina. Face à lui, deux adversaires dans l’ombre.
Abdelmajid Tebboune avait été élu en décembre 2019, au beau milieu du mouvement prodémocratie Hirak, lors d’un scrutin largement boudé par 60% des électeurs. Il a d’abord cherché à surmonter l’hostilité de ces protestataires parvenus à chasser du pouvoir, aidés de la puissante armée, son prédécesseur Abdelaziz Bouteflika, après vingt ans de règne. Il a notamment gracié des dizaines de détenus d’opinion. Mais rapidement, le Hirak s’est éteint, surtout sous l’effet des interdictions de rassemblement liées au Covid-19.
Pour asseoir son pouvoir, Abdelmadjid Tebboune avait misé sur le verrouillage de la presse. « Les autorités continuent de réprimer les journalistes en recourant à la détention et aux poursuites arbitraires, à des restrictions arbitraires de leur droit de circuler librement et en infligeant des sanctions infondées aux médias », rapporte Amnesty International. Dans un rapport sur la situation des droits humains en Algérie, Human Rights Watch souligne que les autorités ont adopté, au printemps 2023, « une nouvelle législation qui renforce le contrôle des autorités sur les médias ».
Ils seront quand même deux à faire acte de candidature. D’un côté, Abdelali Hassani, ingénieur des travaux publics de 57 ans, président du principal parti islamiste MSP (Mouvement de la société pour la paix). De l’autre, Youcef Aouchiche, ancien journaliste et sénateur de 41 ans, chef du FFS (Front des forces socialistes), un parti d’opposition historique qui boycottait les élections depuis 1999.
La seule inconnue de ce scrutin présidentiel réside dans le taux de participation. Le média d’opposition Le Matin d’Algérie résume l’état d’esprit des électeurs qui espèrent du changement : « Devant la terreur imposée par le pouvoir, la révolte par le silence reste la seule option des Algériens ».