L’avenir du marketing et de la communication est dans le digital. L’intérêt croissant des annonceurs pour le digital en tant que canal de communication n’est plus à prouver. En témoignent la hausse du budget consacré à la communication digitale en Tunisie. Pour accompagner cet engouement pour la communication virtuelle, des agences anticipent et se positionnent sur ce créneau encore embryonnaire. Mais où en est la Tunisie ?
« TUNISIA COMMUNICATIONS DAYS » a réuni les 27 et 28 novembre des acteurs de la communication et du marketing en poste (agences, annonceurs, académiciens) en vue de présenter sous forme de conférences et workshops, les tendances et les innovations dans domaine de la communication digitale et du marketing. Wafa Bouatay directrice du marketing à l’agence Icerberg a indiqué que « le mot digital est de plus en plus synonyme de communication digitale. Ainsi, au sommet de cette pyramide nous trouvons des annonceurs qui sont des donneurs d’ordre puis des agences de communication dites « big players » qui établissent des stratégies et enfin des agences digitales et des freelances qui sont la force de travail. »
La fin des médias traditionnels ?
Aujourd’hui, explique Nizaar Chaari, PDG de Tunivision, « les annonceurs doivent intégrer la communication digitale dans leurs stratégies des moyens. Plateforme d’écoute, de dialogue et d’échange avec les consommateurs acquis ou potentiels, le social Marketing est aussi un outil marketing sans précédent dans la gestion de la communication de la marque. Faute de moyens, plusieurs entreprises boudent les médias traditionnels préférant le réseau social pour leur campagne publicitaire. Ça leur coûte moins cher. Les dirigeants des médias traditionnels ont conscience de l’importance d’Internet. On le voit, tous les médias de presse importants ont un site internet avec une majeure partie de leurs informations gratuites. Les grandes radios ont également leur application. Quant aux chaînes de télévision, elles développent de plus en plus leurs plateformes digitales. Le digital tire la croissance des investissements publicitaires et accapare l’attention des annonceurs. Les journaux ne séduisent plus les consommateurs en Tunisie. Ils sont en difficulté. C’est pour quoi ils doivent diversifier leurs activités en lançant une radio ou une télé. »
Tout est digital
« Le digital est partout. Tout est digital », avoue Hervé Kabla, Polytechnicien et PDG de « Else &Bang ». Et d’ajouter « Nombreux sont les entreprises tunisiennes qui n’ont pas encore osé l’ère digital, par manque de connaissance, ou même de prise de conscience de l’impact de ce nouvel mode sur leurs clients et ainsi sur leurs activités économiques. La digitalisation ce n’est pas que les média sociaux c’est l’émergence et l’intégration du digital dans le business (mobilité, média sociaux, e-commerce…). Cela va toucher tous les secteurs (agriculture, automobile ; assurance, industrie, ..). Elle va toucher aussi dans tous les métiers (communication, marketing, vente, DRH..). La communication digitale va au-delà des simples media sociaux, elle touche les échanges dans l’entreprise (Réseaux Sociaux d’Entreprise, site e-commerce, blog du Patron, compte Twitter…). La digitalisation de l’activité de l’entreprise nécessite une conduite du changement. Il faut apprendre à communiquer et à gérer l’humain. La digitalisation de l’activité ce n’est pas un simple outil à mettre en place, c’est un changement dans la manière de travailler »
Une nouvelle tendance, le neuromarketing
.Comment mesurer de façon sûre et objective l’impact d’une publicité, d’une marque, d’un message publicitaire ? « Ce neuromarketing, explique Jef, expert canadien en neuroscience de la communication se fonde sur le principe selon lequel « mieux on connaît le cerveau humain, mieux on peut influencer les comportements d’achat des individus », notamment à leur insu. Le neuromarketing est surtout pratiqué dans le domaine publicitaire. Dans ce cadre, on observe les réactions du cerveau et les zones concernées lors d’expositions à des messages publicitaires. C’est un moyen de mesurer les réactions émotionnelles et l’efficacité émotionnelle des consommateurs et permettra de booster les ventes. »
Compte rendu : Kamel Bouaouina