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Que font Kaïs Saïed et Youssef Chahed sur les lieux de l’accident plusieurs heures après la tragédie ?!
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Vu l’ampleur du drame avec 26 morts, au moins, une journée de deuil national devrait être décrétée
Ils étaient 44 à partir en excursion pour s’amuser et découvrir les beaux paysages du pays. Ils étaient 44 à sortir en ce dimanche 1er décembre 2019 pour passer des moments agréables et instructifs dans la zone d’Aïn Drahem célèbre pour ses montagnes, ses forêts et ses paysages uniques.
Mais coup de massue. Au moins vingt six d’entre eux, de jeunes âgés entre 20 et 30 ans, ne rentreront pas chez eux. Eu moins vingt quatre d’entre eux auront signé, involontairement, leur arrêt de mort suite à un accident de la circulation du bus qui les transportait, après avoir manqué un virage réputé dangereux entre Amdoun et Aïn Drahem.
Un dimanche noir et triste, non seulement pour les familles et les proches, mais aussi pour toutes les Tunisiennes et les tous les Tunisiens qui n’en reviennent pas. Le drame est lourd et insupportable. Les services concernés, en l’occurrence ceux de la santé, de la protection civile, de la sécurité, de la Garde nationale ont réagi rapidement.
Mais la tragédie a été instantanée et foudroyante. 19 personnes auraient péri sur le coup au vu de la violence du choc et cinq autres ont succombé à leurs blessures trop graves. Les établissements hospitaliers semblent avoir bien fonctionné pour limiter les pertes en vies humaines. Et c’est tant mieux…
Mais on n’en parlera jamais assez de l’état défectueux des routes, notamment celles sinueuses au bord des montagnes qui manquent terriblement de sécurité, à savoir l’absence de barrière et autres moyens de protection nécessaires.
Bien sûr, le chef du gouvernement chargé de liquider les affaires courantes a interrompu sa visite à Tozeur pour rejoindre les lieux du drame, en compagnie du président de la République, Kaïs Saïed, mais pour quelle efficacité ?! Il s’agit, certes, d’un geste juste pour moral.
On a v u les photos, mais en réalité qu’ont-ils fait concrètement ? Rien, à part le m’as-tu vu dans le sens où il n’y avait plus, justement, rien à faire à part, peut-être pour les techniciens afin de déterminer les circonstances exactes du drame sachant que le bus aurait fait une chute de…70 mètres !
Il faut dire, que les premiers responsables se bousculent pour faire des déclarations aux médias pour montrer qu’ils sont là et qu’ils sont présents en ces moments graves. On a bien apprécié les déclarations de la ministre de la Santé par intérim, Sonia Ben Cheikh, et le responsable de la communication et de la presse, Chokri Nafti qui se sont mobilisés pour faire le point de la situation et fournir les informations claires et nécessaires à l’opinion publique sur le déroulement et les péripéties de l’action après la tragédie.
Par contre, on ne voit pas ce que vient faire le ministre du Transport par intérim qui marche sur les plates bandes des services de la santé et des établissements hospitaliers pour répéter les chiffres du bilan de l’accident !
C’est dire que dans l’état actuel des choses, nous avons besoin d’annonces de mesures afin qu’un pareil drame ne se reproduise pas et plus et qu’on n’oublie pas ce qui est arrivé d’ici quelques jours. N’est-ce pas ce qui était arrivé quelques jours après la tragédie des nourrissons de la Rabta, après l’accident des ouvrières transportées sur une camionnette, après la catastrophe des inondations dans le gouvernorat de Nabeul, etc… En effet, une fois l’orage et le tollé passés, il y avait l’oubli sans en tirer les enseignements qui s’imposent…
En tout état de cause, la mort de 26 jeunes personnes, d’un seul coup suite à une défaillance infrastructurelle ne mériterait-elle pas, au moins, la décision, hautement symbolique pour le moral, décrétant une journée de deuil national ?!
Noureddine HLAOUI