TUNIS – UNIVERSNEWS – La Tunisie perd ses traditions. La saison estivale s’achève et le ministère des Affaires étrangères n’a pas tenu la conférence annuelle du personnel diplomatique qui se tenait, d’habitude, chaque été, sous la direction du président de la République, depuis l’indépendance du pays et se terminait généralement par l’annonce du mouvement dans le corps diplomatique, afin que chaque membre puisse se préparer pour le changement de résidence, avant le démarrage de l’année scolaire.
Cet été, et contrairement à la norme, malgré la situation que traverse le pays et le « blocus diplomatique » exercé, notamment, par les grandes puissances, le ministère n’a pas organisé cette conférence et n’a pas encore annoncé le mouvement diplomatique au moment où l’on trouve des vacances à la tête de 22 ambassades, 6 consulats généraux et 9 consulats.
Parmi les ambassades les plus importantes qui n’ont pas d’ambassadeur, on cite Berlin, Séoul, Manama, Doha, Dakar, l’UNESCO, Paris, Londres, Amman, etc.… Quant aux consulats généraux, on trouve Bonn, Lyon, Marseille, Nice, Damas, et dans les consulats, il y a Tébessa, Grenoble, Montréal, Palerme, etc…
Cet état de « vide diplomatique » n’était jamais arrivé dans l’histoire du pays, même, au pire, sous le règne fatidique de la troïka. La question qui hante les diplomates tunisiens, surtout les professionnels jaloux des intérêts supérieurs du pays, est combien de temps ce jeu avec les intérêts supérieurs du pays va-t-il durer, surtout à la lumière d’une crise économique étouffante qui aura son prix.
Trop de problèmes guettent le pays, auxquels il faut ajouter les derniers errements inexpliqués, avec la mésentente –pour ne pas dire autre chose- avec les Etats-Unis d’Amérique et la France, deux des principaux partenaires de la Tunisie. La « bavure » -de n’importe quelle manière on l’explique- a créé un différend sans précédent avec un pays frère –Certes, les relations avec le Maroc ont, de tous temps, été tendues, mais pas au point qu’on puisse toucher à ses principes de base- surtout que la Tunisie s’est, toujours, positionnée en tant que médiateur et qu’elle ne peut plus le faire, aujourd’hui, surtout que Rabat considère qu’elle a pris-partie pour l’Algérie.
Ce qui se passe –au niveau de la diplomatie tunisienne- ne peut avoir aucune eplication et c’est un autre problème qui pousse à de nombreuses interrogations, surtout que la Tunisie ne peut pas et n’a pas les moyens de vivre en vase clos.
Le citoyen est exaspéré, avec les prix qui flambent et certains produits deviennent rares. La patience du citoyen s’épuise et la rentrée politique et scolaire risque d’être chaude et meneer vers une tempête.
F.S.