La descente aux enfers des Caisses sociales avait commencé à prendre forme depuis le milieu des années 2000. Comme dans tout pays qui fonde ses certitudes sur le « tout social », quelque part, chez nous, avec l’ancien régime n’avait pas prévu des garde-fous contre l’inévitable dichotomie Social quantitatif/ Social qualitatif. Par ailleurs, les Caisses qui avaient des soupapes pour se renflouer, à travers certains métiers comme le bâtiment, devaient voir, impuissantes, l’alourdissement de leurs charges, les pensions de retraite surtout et la prise en charge des soins médicaux. Au niveau des couvertures sociales dans leur acceptation large du terme, la Tunisie est à l’avant-garde. Mais le paradoxe consiste en ceci : pour survivre et faire vivre ses affiliés, les Caisses se livrent à d’interminables jongleries lesquelles frisent « les cavaleries » : pomper dans une Caisse pour renflouer l’autre. Le Gouvernement cherche une sortie de crise et travaille sur un projet de loi structurant.
Voici donc un aperçu de l’étude élaborée par le CAE (Le Conseil des analyses économiques).
La situation financière des deux grandes caisses sociales procure depuis 2005 beaucoup de grains à moudre aux analystes.
Aujourd’hui plus que jamais celle-ci est dramatique et si on continue à les regarder couler (la CNRPS et la CNSS) sans une énergique réaction via l’instauration d’une politique efficace de redressement la protection sociale, le pire està craindre comme on dit communément.
Selon une étude exhaustive présentée le 30 juin dernier au Chef du gouvernement Youssef Chahed, la réforme dusystème de protection sociale est plus qu’une urgence, car il faut bien un jour ou l’autre mettre fin aux dérives financières des régimes de retraite qui grèvent lourdement le budget de l’état et étendre la couverture sociale aux personnes souffrant de privations importantes et de différences extrêmes qui mettent à mal la cohésion sociale du pays.
(Extraits sélectionnés de la note de proposition du CAE relative à la réforme du système de Protection Sociale)
Documentation et choix des extraits : Mohamed Ali Ezzine