- Les échanges commerciaux intraméditerranéens représentent presque 25 % du trafic maritime mondial.
- L’Union pour la Méditerranée (UpM) soutient trois projets labellisés pour une valeur totale de 520 millions d’euros dans les domaines du transport, du commerce et de la logistique maritimes.
- En s’appuyant sur la participation active de ses 43 États membres, l’UpM s’est engagée à exploiter l’énorme potentiel du secteur maritime méditerranéen afin de stimuler le commerce, le transport et la mobilité dans la région, tout en plaçant les populations au centre de ses projets et de ses initiatives.
Pourquoi tourner le dos à la mer alors que celle-ci pourrait jouer un rôle essentiel dans la transformation de notre économie nationale qui est en berne depuis plus de huit ans ? Il est temps de cesser de scruter la beauté des horizons bleus et de se défaire de cette mentalité terrienne pour s’inscrire dans une vision intégrée qui couvre la mer, l’interface terre-mer, le sol et le sous-sol marins plutôt qu’une vision limitée à la frange littorale, axée sur la pêche et le tourisme.
La Méditerranée est une mer qui unit les peuples, ainsi qu’un axe principal de commerce et d’échanges. Néanmoins, environ 90 % du trafic total de fret maritime méditerranéen se produisent entre les ports du Nord. À l’opposé, le trafic de fret maritime entre les ports du Nord et du Sud de la Méditerranée représente seulement 7 %. Quant au trafic de fret maritime entre les ports du Sud et de l’Est de la Méditerranée, il équivaut seulement à 1 %.
Transport maritime, exploitations offshore, pêche et aquaculture, tourisme, services portuaires, construction navale, défense, sécurité maritime,… tous ces domaines sont identifiés au sein de l’économie mondiale, mais la quantification globale des activités liées à la mer reste ardue. Prises dans leur ensemble ces activités pèsent pourtant beaucoup plus que l’aéronautique, les télécommunications ou à l’automobile, et leur potentiel de développement est très important.
A titre d’exemple, l’exploitation des ressources pétrolières et gazières offshore représente environ 700 milliards d’Euros en 2010, celle des ressources halieutiques 122. La construction navale 120 milliards, le total des transports et services en mer de l’ordre de 400 milliards d’euros, les activités des sociétés de classification environ 3,5 milliards, etc. Le montant total, d’environ 1 500 milliards d’Euros, est le deuxième poste de revenus dans le monde derrière l’agroalimentaire (qui avoisine les 2 000 milliards), et avant les télécommunications et internet (800) et le domaine aéronautique (620). Autrement dit, le « maritime » pèse autant l’aérien et les télécommunications réunis.
Par conséquent, la région offre un potentiel énorme pour atteindre un degré d’intégration plus poussé du commerce maritime entre ses deux rives, un point essentiel pour créer les conditions susceptibles d’améliorer l’emploi, la prospérité et la stabilité dans les pays qui l’entourent. Renforcer les secteurs maritimes et portuaires en tant que créateurs de richesse, aussi bien sur terre qu’en mer, grâce au développement d’une économie bleue durable.
Il n’empêche, l’industrie liée au monde naval et de la mer est l’un des créneaux qui peut focaliser l’intérêt de la Tunisie si de réels partenariats avec de grands constructeurs internationaux sont établis. Parmi les atouts qui permettraient à la Tunisie d’améliorer son positionnement dans ce domaine, on peut citer les industries mécaniques et électriques, dont les exportations ont atteint, à la fin de septembre 2016, près de 9,7 milliards de dinars (environ 4 milliards d’euros) de produits des industries mécaniques et électriques, dont plus de 42 MDT dans la fabrication de matériel de navigation maritime. Cette branche compte aujourd’hui 17 sociétés dont 12 totalement exportatrices. Ces sociétés assurent l’emploi d’environ 1.300 personnes.
Des plateformes
D’ailleurs, l’Union pour la Méditerranée a initié des projets ayant un impact régional réel tels que LOGISMED-TA, l’Autoroute de la mer (MoS) et OPTIMED en tant que plateformes de dialogues sur les politiques régionales en vue de connecter les ports et les navires, grâce à la participation active des 43 États membres de l’UpM et qui constituent une méthodologie unique qui a donné un nouvel élan à la coopération régionale pour garantir l’intégration, la stabilité et le développement humain dans la région méditerranéenne. « L’UpM unit ses efforts à ceux de la communauté internationale afin de promouvoir le secteur maritime par la création de conditions propices au dialogue régional et la coopération sur des projets et des initiatives ayant un impact régional en Méditerranée », a déclaréIhab Fahmy, Secrétaire général adjoint au Transport et développement urbain. « Un transport, un commerce et une logistique maritimes plus intégrés et efficaces représentent des moteurs essentiels de la création d’emplois, du développement durable et de la stabilité régionale. »
D’ailleurs, dans le cadre de l’Agenda 2030 pour le développement durable de l’ONU et de la nouvelle feuille de route orientée vers l’action de l’UpM pour une coopération régionale améliorée, l’UpM intensifie son partenariat avec toutes les initiatives et organisations internationales, régionales et sous-régionales afin de développer une stratégie globale sur le transport terrestre et maritime et l’interconnexion logistique pour la région méditerranéenne. Elle cherchera tout particulièrement à mettre son réseau en relation avec les instruments de financement et à impliquer le secteur privé.
Y.H