TUNIS – UNIVERSNEWS – La Tunisie n’aura pas la chance d’arrêter de galérer pour trouver des solutions à l’augmentation continue de la dette, au remboursement des crédits et des services de la dette, les pénuries, la hausse de l’inflation, l’augmentation du taux du marché financier (TMM), la course au recours à l’emprunt intérieur et extérieur. Entretemps, le président de la République semble avoir tranché, définitivement, quant au recours au crédit du Fonds monétaire international. Sa dernière déclaration en fait foi, lorsqu’il avait indiqué que les décisions et les solutions doivent être tuniso-tunisiennes.
En parallèle, la ministre des Finances, Sihem Nemsia, vient de nous réveiller de notre torpeur maladive, lorsqu’elle avait révélé, lors de son intervention, jeudi, à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) dans sa nouvelle version, des chiffres qui donnent froid dans le dos. Elle a annoncé que la dette de l’Etat s’est élevée à environ 115 milliards de dinars à fin 2022, ce qui représente 79,9% du produit intérieur brut. Toutefois, elle a fait état d’une hausse des ressources propres de l’Etat de 22%, durant l’exercice 2022, grâce à l’amélioration des recettes fiscales et que la réduction de l’endettement est tributaire de la relance de la croissance économique, de la lutte contre la corruption et de la consécration de la culture du travail.
Nemsia a souligné que l’Etat prépare un important programme de réformes et un projet d’envergure visant l’impulsion de l’investissement en Tunisie et et que, dans ce cadre, plusieurs projets de loi seront soumis, dans les prochains jours, à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Nemsia a indiqué, lors de la plénière à l’ARP, que le gouvernement fait face à de grandes pressions, l’incitant à recourir à l’emprunt, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, afin d’honorer ses engagements, relatifs à la masse salariale, aux transferts sociaux au profit des catégories vulnérables, et à l’importation des carburants et produits de base dont le pays a besoin.
A cela s’ajoute, a-t-elle rappelé, les facteurs externes, notamment le conflit russo-ukrainien, qui a pesé lourdement sur les équilibres financiers de l’État en 2022, à la lumière de la hausse des prix à l’importation des carburants, de céréales, des huiles, de sucre.