TUNIS – UNIVERSNEWS – On a taxé la loi de finances de 2023 de tous les maux… mais, le constat est pire, avec la confiance qui ne semble pas régner entre le législateur et le citoyen. Ce dernier est considéré par la LF 2023 comme un criminel potentiel, jusqu’à preuve de son innocence et elle prévoit de nouvelles mesures et dispositions afin de « faire face à l’évasion fiscale en Tunisie et poursuivre la réforme du système fiscal », selon la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia.
Comme si cela ne suffit pas, voilà que la BCT ajoute son coup de massue, avec l’augmentation du taux directeur de 75 points… et pour couronner le tout, ce message de vœux du président de la République… prononcé sans conviction, la veille du nouvel an.
Parmi les mesures prises, dans le cadre de la LF 2023, figurent notamment la levée du secret professionnel fiscal, le renforcement de la transparence des transactions, et la lutte contre l’évasion fiscale, à travers, notamment, la soumission des différents contrats d’achat, de vente ou de location de biens immobiliers, de moyens de transport… à l’obligation de l’enregistrement, a indiqué la ministre lors d’une conférence de presse consacrée lundi à la nouvelle loi de finances.
Des représentants de la société civile ont estimé, à raison, que la loi de finances de 2023 n’offre pas une vision réformatrice et n’apporte pas de solutions aux problèmes économiques de la Tunisie. Les mesures présentées dans le cadre de cette loi se limitent à la mobilisation des ressources financières en imposant de nouvelles taxes aux contribuables, qu’ils soient des citoyens ou des sociétés économiques, ont-t-ils laissé entendre
La manière n’y est pas du tout et la contestation commence à s’amplifier, face à un système plutôt répressif qu’incitatif… alors que, comme on l’avait dit à maintes reprises, il faut oser aller chercher l’argent chez ceux qui en ont – surtout le commerce parallèle et les professions libérales et autres et qui ne paient rien et qui s’enrichissent aux frais de la princesse- au lieu de se rabattre sur les bons payeurs contre qui on augmente les charges, sans aucun égard pour leur solvabilité et leur honnêteté.
Pauvre Tunisie qui tombe de Charybde en Scilla !!! Sous prétexte de résoudre des problèmes… on en crée des milliers d’autres, en faisant payer cher les errements d’un gouvernement qui a donné des milliers de preuves de son incompétence, au point que sa cheffe –censée être la première responsable de ce qui nous a été concocté- n’a pas osé ou daigné participer à cette conférence de presse… Et, on ose, encore, nous parler de la primauté des droits du peuple « qui veut », mais qui désespère de n’obtenir, même pas, des nouilles !!!
Entre ceux qui ont volé le pays, durant plus d’une décennie – et qui démerent à l’origine de cette faillite – et ceux qui privent les Tunisiens de leur pain quotidien, actuellement, le choix est difficile… et ce n’est pas de cette manière qu’on s’attire la sympathie d’un peuple qui n’en finit pas de baver… passivement. Mais, jusqu’à quand ?!!
MUSTAPHA MACHAT