TUNIS – UNIVERSNEWS Il y a certaines manières pour saper certains secteurs d’activité, mais, celui utilisé pour torpiller le secteur financier est, vraiment, vicieux et sera lourd de conséquences, alors que le pays est en train de «mendier» pour boucler ses budgets et pour payer ses dettes.
Depuis quelques temps, le monde de la finance subit des nominations «par intérim» à la tête de plusieurs établissements financiers et de banques publiques et… parfois, même, des banques privées, notamment l’ATB et la Banque tuniso-koweïtienne (BTK), ce qui donne matière à réflexion et à des interrogations.
Si on n’a pas confiance en la personne qu’on a nommée, pourquoi avoir pris la peine de le faire, surtout que le premier atout, dans la nomination d’un haut responsable pareil exige qu’on place toute la confiance en elle, afin de réussir sa mission et cela ne peut mener qu’à une seule conclusion : l’incompétence de celui qui a fait ces choix… Et c’est à partir de là qu’on a le droit de penser qu’il y a une véritable intention de « détruire » toute stratégie permettant à ce secteur d’être efficace dans la mission qui lui est dévolue, surtout en ces temps difficiles.
La Tunisie a souffert, longtemps, des nominations sur la base de l’allégeance, du favoritisme, de l’appartenance politique et, surtout, des copinages… et, on ne peut que constater où cela nous a menés, aujourd’hui. Mais, il faut préciser qu’on n’a rien à reprocher à ces « intérimaires » qui ont accepté le poste, simplement, pour servir le pays et leur secteur d’activité qui est en train de vaciller par les soins de certaines forces occultes qui ne cherchent qu’à instaurer leur diktat.
Dans le secteur public, le fléau a touché la Banque de l’Habitat (BH Bank), La Banque de Tunisie et des Emirats (BTE), le TSB BANK et, récemment, la Société tunisienne des banques (STB), et cela en plus d’autres institutions tel que la Caisse des dépôts et des consignations (CDC) et d’autres entreprises publiques.
Les pouvoirs publics ont-ils idée que leur manière d’agir ouvre la voie à l’incertitude, dans le secteur financier, de même qu’elle est la source de déstabilisation des programmes mis en place, pour sauver des banques qui, il n’y a pas longtemps, étaient à la peine et accumulaient les déficits.
Que peut faire un directeur général par intérim bien qu’il soit choisi sur la base de sa compétence et son expérience ?
Pourquoi l’a-t-on choisi à ce poste si on n’a pas confiance en lui ?
Quels programmes va-t-il mettre en place, alors qu’il sait qu’il est assis sur un siège éjectable et qu’il ne durera pas longtemps à ce poste ?
Comment vont se comporter ses subordonnés et, surtout, le personnel avec lui ?
Autant de questions qu’on a le droit de poser aux décideurs qui, à notre avis, n’ont pas la compétence nécessaire pour faire des choix judicieux et, dans le cas contraire, on risque de douter qu’ils cherchent, vraiment, la pérennité du secteur.
Ces banques ont limité les dégâts et évité le pire pour la Tunisie, lors de la pandémie de Covid-19 et, après les errements de ces derniers jours, il est temps de trancher dans le vif, que ce soit en confirmant ces « intérimaires » parmi lesquels on trouve des compétences confirmées, afin de leur permettre de travailler, ou alors de nommer, rapidement, des titulaires à ces postes… surtout qu’il y a une odeur de préméditation et de suspicion sur ce qui est en train de se passer !!!
MUSTAPHA MACHAT