TUNIS – UNIVERSNEWS (Education) – Les activités extra-scolaires sont un terrain fertile pour l’esprit des enfants. Ici, ils trouvent un espace pour s’exprimer et explorer leurs goûts. Cela dynamise leur créativité et favorise leur épanouissement personnel. Les clubs de santé, d’environnement, de peinture, de théâtre… brillent pour nourrir l’imagination des plus jeunes. Ils apportent un juste équilibre à la vie de l’enfant, souvent améliorant ses performances à l’école. Ces activités parascolaires se pratiquent en dehors des heures de classe et ne font pas partie du programme scolaire. Mais ces clubs scolaires n’attirent plus les élèves comme c’était le cas lors de ces dernières décennies. A quoi est donc due cette « désertion » massive des clubs scolaires et comment faire pour les sortir de leur léthargie ?
Les activités extra-scolaires sont cruciales pour l’épanouissement des enfants. Elles fournissent un terrain de jeu pour l’esprit, où la créativité est encouragée et où de nouvelles passions naissent. Du côté des élèves, il y a peu de motivation pour ces activités. Ces activités, comme le soulignent plusieurs enseignants, offrent aux élèves une occasion propice pour tisser des liens d’amitié, vivre d’autres aventures, mieux se connaître, développer et affûter des talents. Les arts plastiques et le dessin à titre d’exemple jouent un rôle déterminant dans la formation du goût esthétique de l’élève, aiguise sa créativité, favorise sa patience, sa concentration et son esprit attentionnel et vise la réussite scolaire.
A travers ces activités éducatives, l’apprenant prend du plaisir, s’engage dans le processus d’apprentissage de pied ferme et sort de la routine du cours magistral et des méthodes pédagogiques classiques désuètes qui inhibent sa curiosité et gangrènent son imagination. Pour mettre en place ces activités, des enseignants passionnés instaurent des clubs pédagogiques avec un plan d’action annuel et inscrivent les élèves qui le désirent car répondant favorablement à leurs besoins et à leurs centres d’intérêt.
Cependant plusieurs élèves ne sont pas motivés pour fréquenter ces clubs. Najeh, élève en 3ème année secondaire, est un passionné d’informatique, mais il ne s’est rendu que deux fois au club faute de matériel et d’ordinateurs ! Rached, élève en terminale économie n’est pas chaud pour aller passer un après-midi dans un club. «Je préfère, dit-il, se concentrer sur mes cours et les réviser .En plus je ne suis pas motivé pour ce genre d’animation».
Pour Donia, élève en 2eme année lettres, « adhérer à un club scolaire n’est pas intéressant. Au contraire c’est une perte de temps ! Tous ces clubs fonctionnent l’après-midi du vendredi ou du samedi, pendant ce temps, j’ai des études de maths, d’arabe et de physique. C’est à peine si l’élève arrive à se concentrer sur ses devoirs ! On n’a pas vraiment assez de temps pour le consacrer aux clubs ! »
Nadia, élève en 4ème année maths n’est pas disponible pour ces activités. «Les cours particuliers ne nous laissent aucune minute pour respirer surtout que j’ai un diplôme à préparer». Sami, élève en 4ème année sciences s’intéresse aux activités périscolaires mais rien ne le motive pour s’inscrire. «Je voudrais bien adhérer à un club d’informatique, c’est ma seule passion. Dommage que la salle d’informatique soit dépourvue de matériel !
Les cours particuliers, un handicap pour la fréquentation des clubs !
Certains enseignants reconnaissent que les élèves y adhèrent de moins en moins pour plusieurs raisons selon eux en raison des emplois du temps, devenus trop chargés et surtout les cours particuliers suivis en dehors des établissements qui empêchent beaucoup d’élèves de participer aux différents clubs scolaires, étant donné que l’horaire imparti à ces clubs coïncide souvent avec le temps consacré aux différents cours particuliers, à savoir, les après-midis de vendredi et samedi. Mohamed, prof de sciences naturelles, explique que son club de santé est réduit à 4 élèves. Tout simplement l’horaire imparti à au club coïncide souvent avec le temps consacré aux différents cours particuliers, à savoir, les après-midis de vendredi. De plus, il est possible que l’école ne puisse fournir un large éventail d’activités susceptible de satisfaire les goûts et les intérêts d’une grande majorité d’élèves. »
Nadia, prof d’informatique, appelle à la révision du temps scolaire. « Cela ne signifie pas forcément une réduction du nombre d’heures d’enseignement. Il s’agit plutôt d’une bonne gestion du temps et son adaptation aux autres activités vitales censées nécessaires à l’épanouissement de l’enfant. L’animation de la vie scolaire a toujours été le parent pauvre, alors que l’élève ne peut guère s’en passer »
L’indisponibilité du cadre enseignant à animer les différents clubs scolaires est pointée du doigt. Certains profs ne sont pas assez coopératifs dans ce sens, pour des raisons diverses. La raison principale est que les heures d’animation (2 ou 3 heures par semaine) ne sont pas rémunérées. Or le travail dans les clubs relève d’un esprit de volontariat et suppose un engagement moral envers le travail collectif et la vie associative. Il est rare de trouver des enseignants prêts à consacrer leur temps libre aux activités des clubs scolaires. Juste après le travail, chacun vaque à ses occupations personnelles ou familiales. Autre problème : l’organisation de la semaine. Les enseignants sont nombreux à plaider pour un retour des cours le matin au lieu de l’après-midi. Cela ne réglerait le problème de l’accueil des activités périscolaires mais plusieurs enseignants sont contre cette hypothèse. (M.S.)