TUNIS – UN/AGENCIES – Le riz égyptien a disparu du marché, quelques heures après la mise en œuvre de la décision du Premier ministre Mustapha Madbouly, considérant le riz comme un « produit stratégique et interdisant donc son écoulement, que ce soit en le cachant, en ne le proposant pas à la vente, ou en s’abstenant de le vendre, » et fixant un prix de vente maximum n’excédant pas 18 livres (0,71 Euro – 2,400 DT) par kilogramme.
Ces derniers jours, les rayons des magasins de denrées alimentaires manquaient de riz, qu’il proposait à un prix oscillant entre 21 livres 0,83 Euro pour un grain fin et 18 livres (0,71 Euro) le kilo en vrac, en quantités ne dépassant pas 3 kilogrammes par personne.
Alors que la production de riz égyptienne est jugée suffisante pour répondre aux besoins locaux, le gouvernement a chargé les inspecteurs du ministère de l’approvisionnement et les agents des enquêtes générales de se rendre dans les moulins privés (centres d’épluchage de riz ) qui contrôlent 65 pour cent de l’activité de blanchiment du riz, pour superviser les opérations de production et assurer sa distribution aux autorités spécifiées par l’État à un prix allant de 0,42 Euro à 0,58 Euro.
Les grands et petits moulins disséminés dans les villages ont cessé de recevoir la récolte des agriculteurs, des commerçants et des fournisseurs, ils ont exigé un minimum de 516 Euros pour une tonne de riz fin. Ils considèrent que les prix actuels fixés par l’Etat ne leur procurent pas de profits équitables.
Baisse de l’offre
Aussi, la perturbation du travail des spéculateurs a entraîné une forte baisse du riz offert sur le marché, d’autant plus que le mouvement de l’emploi a été plus turbulent depuis le début de la saison des récoltes, le gouvernement ayant insisté pour fournir 25 pour cent de la production à l’État à un prix raisonnable. Un prix forcé, qui est progressivement passé de 0,44 à 0,52 Euro le kilo de riz blanc, avec une baisse de 0,20 Euro pour la juste valeur exigée par les agriculteurs et les distributeurs, puis l’a remonté à 0,71 Euro (18 livres égyptiennes) pour satisfaire les agriculteurs et les commerçants.
La pénurie aiguë de riz sur les marchés a provoqué la colère des citoyens, avec l’escalade des prix élevés de tous les produits alimentaires de base au cours des deux dernières semaines, en conjonction avec la détérioration de la valeur de la livre égyptienne, l’augmentation du coût de l’agriculture, le transport et le fonctionnement dans les usines et les entreprises, et l’incapacité du gouvernement à acheter les produits de base nécessaires aux points de production.
Prolongation de crise
Selon des observateurs locaux, les autorités souveraines ont demandé aux journaux et aux responsables des médias de ne pas répondre aux plaintes des citoyens à la recherche de riz et de produits stratégiques, et d’interdire la publication des cas de suicide, qui ont récemment augmenté, en raison de l’incapacité des familles à faire face aux prix élevés et à subvenir aux besoins de leurs familles.
Ils estiment aussi que la crise s’étend également au secteur du tourisme, où les hôtels et les établissements touristiques ont besoin de 300 000 tonnes de variétés importées de «basmati» et de «riz au jasmin», mais ces variétés sont rares à l’heure actuelle, en raison de l’incapacité des banques à fournir des devises fortes pour les acheter d’Inde, Pakistan, Vietnam et Bangladesh.