- Le vrai « chef » d’El Kamour ne serait autre que le « fameux docteur Saïd Chebli, accusé dans l’assassinat du martyr Lotfi Naguedh… »
- Les observateurs évoquent, plutôt, une capitulation devant le diktat des sit-inneurs
C’est avec grand fracas qu’on nous a annoncé la conclusion et la signature de l’accord entre le gouvernement et le groupe des sit-inneurs à El Kamour dans le gouvernorat de Tataouine, surtout avec la décision de rouvrir « El vana », présentée comme un grand événement.
En effet, en cette journée du 7 novembre, l’homme à la casquette, Tarek Haddad, a fait état triomphalement, de l’obtention d’une acception de la part du gouvernement d’appliquer tous les points de l’accord signé, il y a près de quatre ans, plus précisément en 2017, entre le ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi à l’époque, le nahdhaoui Imed Hammami, au nom du gouvernement de Youssef Chahed.
Chez l’autre partie, c’est le même homme à la casquette Tarek Haddad qui était porte-parole des sit-inneurs, mais qu’il avait un « chef » en la personne du « fameux docteur Saïd Chebli, accusé dans l’assassinat du martyr Lotfi Naguedh, mais qui avait été « innocenté » par la justice, ce qui lui avait valu les félicitations chaleureuses et publiques de nombre de barons du parti islamiste, comme l’avait mentionné notre collègue Salma Bouraoui, du journal Le Temps, dans sa livraison du 28 avril 2017, qui affirmait que les équipes des chaînes de télévision de Nessma, Al Hiwar et Al Mayadine étaient refoulée. Seule Al Jazeera était là !!
Ainsi, quatre ans après, on nous annonce des négociations et la conclusion d’un accord alors qu’il s’agit d’une simple application de clauses du même accord qui coûtent trop cher au Trésor de l’Etat sans oublier que cet épisode donne l’impression qu’il s’agit d’une abdication de l’Etat face à des citoyens qui n’ont fait aucune concession et ont montré la voie à d’éventuels futurs protestataires qu’ils pouvaient obtenir ce qu’ils veulent tant qu’ils prenaient en otage des outils vitaux de la production.
Il ne faut pas oublier que malgré les pertes sèches de l’ordre de centaines millions de dinars causées par les sit-in, les arrêts de travails dans les sociétés de la région, les coupures de routes, c’est le gouvernement de Mechichi qui finit par céder en présentant la chose comme étant un exploit au profit de la paix sociale .
Il est bon de rappeler la réaction violente et déterminée du même homme à la casquette, après les propos du chef du gouvernement assurant que la loi sera appliquée contre tous ceux qui entraveraient la production, en assurant que la vanne restera fermée tant qu’une application à la lettre n’est pas consentie pour El Kamour.
C’est chose faite, mais les critiques vont bon train concernant ce dénouement qualifié de véritable capitulation. Et pour résumer ces critiques, on citera le post de l’Amiral Kamel Akrout, ancien premier conseiller pour la sécurité nationale auprès de feu Béji Caïd Essebsi, qui écrit sur sa page Facebook en arabe :
« L’Etat a cédé face l’intransigeance …des sit-inneurs d’El Kamour alors qu’il est conscient de la situation difficile du pays et des répercussions négatives que ce genre de décision peut avoir sur la mentalité revendicative de certains citoyens et sur le prestige de l’Etat ainsi que sur l’image du pays auprès de tout investisseur, tunisien ou étranger…C’est dire que cet Etat doit se préparer à affronter à El Kamour 2, 3 et 4.
C’est à se demander, si un gouvernement capitulard précédent a avait pris une décision nulle, le gouvernement actuel ne pouvait-il pas se rétracter au nom de l’intérêt national ? A moins que ceci fasse partie du sacré.
Et puis, ne vous vous êtes pas demandé qui finance et qui se trouve derrière ce groupe durant tout ce temps ??? »…
La réponse à cette dernière question se trouve dans ledit reportage réalisé dès 2017 et qui révèle la présence du cadre nahdhaoui, Saïd Chebli maître incontesté de toute le mouvement d’El Kamour, affirmation jamais démentie par Ennahdha.
Noureddine HLAOUI