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Kamel Akrout : « Il est temps de prendre le mal par la racine et remplacer les incompétents, les corrompus et ceux qui manquent d’audace »
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Qui est derrière l’étincelle à Tataouine ? Qui a intérêt à faire embraser tout le pays ?
Après l’arrangement conclu entre le gouvernement et les sit-inneurs d’El Kamour, et comme l’on s’y attendait, une large vague de protestations est en train de faire tâche d’huile dans les différentes régions du pays.
Au Kef, une grande manifestation a eu lieu réclamant la venue d’une délégation gouvernementale pour discuter de la mise en place d’un plan de développement et de mise en valeur dans le gouvernorat.
A Kasserine, des manifestants à la délégation d’El Ayoun ont organisé un sit-in près du champ pétrolier de Douleb.
Ils réclament le développement de la région. Cette action a été organisée alors qu’une délégation des représentants des manifestants est en train de négocier avec les autorités régionales.
A Tataouine, encore, un grande vague de contestations a eu lieu pour revendiquer la libération du coordinateur général du sit in Al Kamour, Dhaou Al Ghoul, arrêté suite à son implication dans un crime de droit commun, à savoir la participation dans une opération de contrebande dans le sud.
A Gabès, des manifestants ont bloqué les activités et la production au Groupe chimique tout en organisant des sit-in, des marches et en bloquant les routes par des pneus brûlés.
Idem à Kairouan où les manifestants ont protesté contre la dégradation des conditions de vie, contre le chômage galopant et contre la détérioration des services sanitaires.
Les observateurs estiment que ces mouvements étaient prévisibles après ce qui s’est passé à El Kamour et après les déclarations du chef du gouvernement en personne affirmant que le modèle de développement à El Kamour sera généralisé à tous les autres gouvernorats de la Tunisie.
Si on ajoute à cela, les dissensions et les tiraillements politiques au sein de l’Assemblée des représentants du peuple et entre les différentes composantes partisanes, on se rend compte de la complexité de la situation
D’ailleurs, c’est ce contexte que l’Amiral Kamel Akrout, spécialiste des questions sécuritaires, estime que « les institutions du pays sont incapables de fonctionner convenablement dans le système politique actuel et de résoudre les graves et multiples problèmes du pays, il faut qu’on se libère des faux débats et qu’on pose les véritables problèmes du pays en faisant participer des compétences pour trouver des solutions même douloureuses, loin de tout populisme et de tout tiraillement politique ».
Et après avoir indiqué qu’il faut être franc, expliquer, convaincre et donner l’exemple dans le sacrifice, l’Amiral Akrout, assure, en substance qu’il est temps de prendre le mal par la racine, c’est à dire de remplacer les incompétents, les corrompus et ceux qui manquent d’audace ».
Que les élus du peuple aient assez de courage et de patriotisme pour procéder à ces réformes, qu’ils aient assez d’humilité pour faire appel aux compétences pour participer à l’élaboration de ces amendements et changements », conclut-il.
Alors, la question principale qui se pose est la suivante : qui est derrière l’étincelle d’El Kamour ? Qui a intérêt à faire embraser tout le pays ? L’Etat dispose t-il de l’autorité nécessaire pour imposer l’application des lois avec la force de la loi ? Autant des questions qui méritent des réponses claires, concrètes de façon à pouvoir sortir du tunnel…
Noureddine HLAOUI