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Le président sortant de plus en plus isolé à cause de ses menaces pour la démocratie américaine
Les faits Les résultats de l’élection présidentielle américaine 2020 n’ont toujours pas été connus, vendredi 6 novembre au soir, où le dépouillement était toujours en cours dans plusieurs États-clés. Joe Biden se dit confiant, Donald Trump dénonce une fraude et refuse d’envisager la défaite.
En attendant les résultats, les Américains patientent en dansant ou en priant. Dans l’État-clé de Pennsylvanie, à Philadelphie, où Joe Biden est passé en tête hier après-midi, les militants démocrates se sont réunis pour célébrer cette avance en dansant et en brandissant des pancartes sur lesquelles on peut lire « Compter tous les votes », ou « Chaque vote est sacré ».
Dans le Nevada, où les résultats ne sont pas encore tombés et où Joe Biden devance de peu le président sortant, les militants pro-Trump se sont réunis devant le département électoral du comté de Clark pour prier en faveur de leur candidat.
D’autre part et devant l’entêtement de Trump à ne pas reconnaître le processus du comptage et de même de vote, un porte-parole du candidat démocrate Joe Biden a menacé d’« expulser » Donald Trump de la Maison-Blanche s’il refusait de reconnaître une défaite qui semblait de plus en plus probable.
« Les Américains décideront de l’issue de cette élection », a martelé Andrew Bates. « Et les autorités américaines sont parfaitement capables d’expulser les intrus de la Maison-Blanche », a-t-il ajouté.
La présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi est montée au créneau en qualifiant Joe Biden de « président élu » des Etats-Unis. « Ce matin, il apparaît évident que l’équipe Biden-Harris va gagner la Maison-Blanche », a déclaré Nancy Pelosi à propos de Joe Biden et de sa colistière Kamala Harris.
« Le président élu Biden a un mandat solide pour diriger », a poursuivi la présidente de la Chambre des représentants, lors d’une conférence de presse. Les démocrates sont en bonne voie pour remporter la majorité à la Chambre des représentants, c’est moins évident au Sénat.
Pour sa part, le responsable de campagne du président sortant déclare que la Géorgie, où Joe Biden ne compte que quelques milliers de votes d’avance, « se dirige vers un recomptage, et nous sommes sûrs qu’on trouvera des bulletins irréguliers et que le président Trump l’emportera in fine ».
Plusieurs élus républicains ont pris de la distance ces dernières heures quant au positionnement du président sur les « fraudes électorales ».
« Le discours du président hier soir m’a beaucoup dérangé, car il a formulé des allégations très, très graves, sans aucune preuve », a ainsi déclaré vendredi le sénateur républicain de Pennsylvanie Pat Toomey, sur CBS. « Je n’ai connaissance d’aucune fraude importante ».
Sur Twitter, le parlementaire texan Will Hurd a dénoncé une tactique « dangereuse et mauvaise », et appelé à ce que tous les bulletins soient comptés. « Compter chaque voix est au cœur de la démocratie. Ce processus est souvent long et, pour les candidats, frustrant », a encore déclaré dans un communiqué Mitt Romney, candidat malheureux à la présidentielle en 2012 et opposant à Donald Trump au sein du parti républicain.
Alors quand saura-t-on qui sera le prochain président des États-Unis ? La réponse risque de tarder à venir même si elle semble tranchée.