- Khélil Lajim a prédit le scénario actuel pour la France qui, pour lui, sera un pays ingouvernable
TUNIS – UNIVERSNEWS (TRIBUNE) – Les jeux cyniques et morbides de la politique ont eu raison de tous les instituts de sondage, même les plus perfectionnés… et il fallait être un loup de la politique, pour connaitre les tenants et les aboutissants de ce qui se trame dans les coulisses et peuvent faire virer les « pronostics » de 180°, comme c’est le cas pour les élections législatives françaises anticipées où le Rassemblement National (RN – Extrême droite) a vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué… et qui a déchanté, en fin de compte, pour se trouver au 3e rang au niveau du nombre de siège au parlement français.
Notre ami qui agrémente les colonnes d’UNIVERSNEWS de ses tribunes judicieuses, Khalil Lajimi (ancien ministre) a prédit ce scénario, dans sa dernière tribune, sous le titre : « Elections législatives en France: la vérité de l’entre-deux tours », en date du 29 juin 2024, que nous reproduisons ci-après :
Les Français se rendent aux urnes ce dimanche pour élire leurs députés après la dissolution de l’Assemblée nationale prononcée par le président Macron le soir des élections européennes, il y a trois semaines, et la victoire du Rassemblement National (RN). Depuis, le monde médiatique est en ébullition pour analyser, scruter et décortiquer les déclarations des personnalités politiques et chiffrer les programmes des différents partis politiques. La question du financement de ces programmes a fait l’objet de débats animés compte-tenu de la situation tendue des finances publiques de l’Etat Français.
Que disent les sondages à la veille du premier tour ?
Le RN caracole en tête avec des intentions de votes autour de 32%. Il grimpe même à 36-37% si l’on y ajoute Les Républicains (LR) de Monsieur Ciotti. Le Nouveau Front Populaire (NFP), alliance des socialistes, des verts, des communistes et des insoumis de Monsieur Mélenchon, est crédité de 27% des suffrages. Enfin, la Majorité présidentielle se maintient à 20% et les LR historiques sont très bas autour de 6-7%.
La traduction de ces intentions de votes en sièges donne le RN et ses alliés du LR premiers, mais sans la majorité absolue des 289 sièges (sur un total de 577 sièges), suivi du NFP, de la Majorité présidentielle et LR en dernier.
La vérité des reports de voix de l’entre-deux tours
Plusieurs analystes politiques donnent le RN vainqueur. Mais ce qui retient l’attention c’est qu’il y aura entre 200 et 250 triangulaires pour le second tour, soit entre 35 et 45 % de l’ensemble des sièges. Les candidats arrivant troisième au premier tour peuvent se maintenir pour le second tour à condition d’obtenir au moins 12,5% des votes des inscrits. Il faut comprendre que les élections législatives sont 577 élections locales, une dans chaque circonscription. Généraliser des tendances nationales à des réalités locales amène à commettre de grossières erreurs d’appréciation.
Les reports de voix et les désistements clé de cette élection
Dimanche soir le premier tour dégagera une tendance avec probablement le RN en tête. Au cas où le nombre des triangulaires sera élevé, à plus de 200, la vraie campagne des législatives débutera dès le lendemain, avec ses incertitudes. Est-ce que le Front républicain se réunira ? Est-ce que les désistements fonctionneront ?
Une coalition du grand centre allant des LR historiques aux socialistes pourrait créer la surprise de cette élection. Elle pourrait rassembler autour de 45 % des voix. Les bons résultats enregistrés par Monsieur Glucksman aux élections européennes pourrait en faire le prochain candidat à Matignon