Dans une ambiance amicale et décontractée, la chanteuse tunisienne engagée Emel Mathlouthi a présenté récemment à l’Institut français de Tunisie (IFT) son nouvel album : « Everywhere we looked was burning. » Un événement et une première, du fait que ses autres albums n’ont pas joui d’une telle ampleur pour la présentation.
L’auteure, compositrice et interprète qui a symbolisé la Révolution tunisienne et chanté à la cérémonie de remise à la Tunisie du Prix Nobel de la Paix en 2015, était d’ailleurs pleinement comblée de retrouver le public tunisien.
Seule sur scène, du fait qu’un musicien et chanteur lui avait fait faux bond, elle a interprété quelques chansons de cet album, non sans revisiter d’autres œuvres connues. Egale à elle-même et portant une longue robe rouge, Emel Mathlouthi a chanté en live sur une bande-orchestre. Mais cela ne l’a pas empêchée de chanter également en a capella une chanson du terroir tunisien : « Al beb darek », en l’occurrence. Une chanson qui va parfaitement avec la voix douce, entraînante et irrésistible d’Emel. Une voix qui atteint crescendo le degré de l’aigu.
Le public présent l’avait accompagnée en chœur dans les refrains. Notre artiste internationale a exprimé le vœu d’être invitée à chanter en Tunisie par les festivals ou par d’autres structures tout au long de l’année. En écoutant son nouvel album, nous découvrons qu’il comprend dix titres qu’elle a écris et composés majoritairement en anglais.
Les deux titres en arabe dialectal tunisien : « Merrouh » et « Ana wayek » sont également repris en anglais. Notre artiste tient compte de son auditoire international, d’autant plus que la musique est un langage international qui rapproche les peuples.
Et dans cet album, Emel Mathlouthi continue sur sa même lancée dans son style particulier, celui de privilégier la voix sur des paroles et sur une musique caractérisée par la recherche et l’innovation. On en redemande.
Lotfi BEN KHELIFA