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Un voyage urgent pour féliciter le président turc de la fabrication de la voiture turque. Prend-on les Tunisiens pour des « stupides » ?!
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Ghannouchi se comporte à l’ARP comme s’il gérait son propre chez soi…
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Ceux qui aiment la Tunisie sont sur le bon chemin pour se débarrasser de « l’arête dans la gorge » qui les étouffe !…
Le vote de l’ARP contre le gouvernement de Jemli, n’étant pas encore digéré, que Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha et du Parlement a quitté le pays pour se rendre à Istanbul sur « convocation » du président turc, Recep Tayyip Erdogan.
Bien sûr, les proches du cheikh diront, par la suite, qu’il y était invité depuis longue date, que la visite était programmée déjà depuis plusieurs jours et qu’il s’y est rendu à titre privé en sa qualité de président du parti islamiste.
« Le président du mouvement Rached Ghannouchi a entrepris le voyage en Turquie à titre personnel, au nom du parti et sur la base d’un engagement pris à une date antérieure », a précisé Baroumi, responsable du bureau d’information du mouvement.
Et d’enchaîner que « la visite de Ghannouchi, qui a une relation spéciale avec le président turc, intervient en sa qualité de responsable du parti Ennahdha ».
Ces précisions ont été faites suite au tollé général généré par cette visite-surprise, car l’agence turque Anatolie a bien parlé d’un « entretien entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et le président du Parlement tunisien Rached Ghannouchi »…
Plus encore, ladite la rencontre s’est déroulée en tête-à-tête dans le bureau présidentiel du palais de Dolmabahçe. Or, si l’on croit l’info faisant état que Ghannouchi s’est rendu à Istanbul, à peine quelques heures après le vote historique à l’ARP, juste pour présenter ses félicitations à Erdogan pour la nouvelle voiture de confection turque, cela veut dire qu’on croit au Père Noël et qu’on prend les Tunisiennes et les Tunisiens pour gens n’ayant aucun brin d’intelligence.
Et si les informations faisant état d’une visite de Fayez Sarraj à Istanbul venaient à se confirmer, cela susciterait, alors d’autres points d’interrogations très inquiétants, puisque d’éventuelles tractations tripartites, en cette conjoncture très spéciale avec notamment l’envoi de troupes militaires turques à Tripoli, seraient très mal vues par le peuple tunisien.
En effet, les Tunisiens patriotes et fortement imbus de l’indépendance et de la souveraineté de leur pays, verraient d’un très mauvais œil l’implantation des milices islamistes, appuyées par la puissante armée « ottomane », aux frontières du pays avec les risques potentiels d’infiltration des extrémistes terroristes appartenant à Daêch, Al-Nosra et Al-Qaïda.
En tout état de cause, Rached Ghannouchi aura trop de mal à justifier cette visite d’urgence chez Erdogan, connu pour être le chef, de facto, des frères musulmans. D’ailleurs, les politiciens et les membres de l’ARP n’ont pas tardé à se manifester avec des réactions virulentes et unanimes à dénoncer ce geste de Rached Ghannouchi.
Il faut que dans la foulée du camouflet subi par Ennahdha, les députés peuvent se « coaliser » pour questionner le patron d’Ennahdha et président de l’ARP sur cette fameuse entorse à la diplomatie et à la souveraineté tunisiennes. La pétition lancée pour le retrait de confiance du président de l’ARP, initiée tombe à pic pour les autres élus démocrates qui ont intérêt à laisser les éventuels clivages et autres divergences idéologiques de côté pour remettre le pays sur la voie du retour au projet sociétal initié par Bourguiba et suivi par Béji Caïd Essebsi bannissant tout recul 15 siècles en arrière.
Ces réactions peuvent être résumées par des statuts postés par des personnalités du monde intellectuel, journalistique et avant-gardiste.
Frida Dahmani, journaliste chevronnée écrit à ce propos dans un post sur sa page Facebook : « Pour moins que ça, certains ont été accusés d’atteinte à la sûreté nationale; pour moins que ça, certains élus et politiques auraient crié à l’accointance avec l’étranger….
A quel titre RG a-t-il rencontré Erdogan au lendemain de son camouflet du Bardo? Si c’est en tant que président de l’ARP, il doit se fendre au minimum d’un communiqué explicite, si c’est en tant que président d’Ennahdha, en a-t-il référé, au préalable, à KS? A moins qu’il n’y ait un amalgame de fait entre les deux fonctions. Qui posera ces questions? Qui persistera à vouloir des réponses? Qui aura l’honnêteté de répondre?…’
Salma Mabrouk, va encore plus loin dans un post Facebook en écrivant : « La visite de RG à Erdogan pose problème sur deux plans : le devoir de coordonner avec le Président de la République en matière de politique étrangère, (ce qui ne semble pas avoir été le cas)…et l’obligation de répondre de ce genre de rencontres devant les élus dont il préside l’assemblée
RG offre ainsi sur un plateau une justification idoine à son questionnement immédiat, voire à sa mise à l’écart du perchoir législatif, pile au moment où une pétition dans ce sens est initiée…
Ceux qui aiment la Tunisie sont a priori sur le bon chemin pour se débarrasser de « l’arête dans la gorge » qui les étouffe, n’en déplaise à un certain Noureddine Bhiri qui vient à peine de prédire rageusement le contraire… ».
Ce sont là des réflexions et des propositions pour répondre d’une manière forte au comportement de Rached Ghannouchi qui, faut-il le rappeler, se comporte depuis son élection à la tête de l’ARP sans le moindre respect des réglementations et comme s’il gérait son « propre chez soi »avec un « cabinet parallèle… »
Alors, pouvons-nous nous attendre à une action énergique pour remettre le président du parti d’Ennahdha à sa juste place avant qu’il ne multiplie les fais accomplis ?
Noureddine HLAOUI