TUNIS – UN/AGENCIES – Les craintes occidentales et américaines augmentent quant à la croissance régulière des relations de l’Algérie avec la Russie, après qu’elle soit devenue un important fournisseur de gaz à l’Europe.
L’universitaire et politologue américain Alex Greenberg de l’Institut de politique de l’Université de Harvard – USA a déclaré dans un article du magazine « National Interest », dans lequel il parle de la coopération militaire russo-algérienne, des craintes américaines à ce sujet et de l’approvisionnement en gaz algérien de l’Europe.
Greenberg a affirmé : « Les craintes occidentales et américaines augmentent quant à la croissance régulière des relations de l’Algérie avec la Russie et l’Iran, au point que le ministre des Affaires étrangères Anthony Blinken s’est rendu en Algérie en avril dernier pour discuter de ses relations avec Moscou ».
Le mois dernier, l’Algérie et Moscou ont mené des exercices militaires conjoints en Méditerranée, au grand dam des États-Unis. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune devrait conclure un accord sur les armes d’une valeur de plus de 12 milliards de dollars lors d’une visite à Moscou ce mois-ci, a poursuivi le politologue.
L’auteur a indiqué que la représentante américaine Lisa McClain a écrit une lettre à Blinken appelant à imposer des sanctions à l’Algérie en vertu de la loi « Combattre les ennemis de l’Amérique », pour son achat d’armes russes. Il ne fait aucun doute que le renforcement de la coopération en ce moment entre les deux pays n’est en rien accidentel, et l’Algérie est l’un des clients les plus importants pour les industries militaires russes, et elle s’apprête à devenir le pays africain qui jouit des dépenses militaires les plus importantes. Par ailleurs, l’Algérie gagne en importance dans le sud de l’Europe en raison de ses approvisionnements en gaz naturel. Le pays d’Afrique du Nord est en passe de devenir le premier fournisseur de gaz de l’Italie en 2023, et c’est un fait bien connu.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait récemment évoqué avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra, des questions économiques, notamment l’approvisionnement en gaz de l’Union européenne. Moscou pourrait être en mesure de pousser Alger à utiliser ses ressources énergétiques comme une arme politique pour faire plus de ravages sur le réseau énergétique européen et les prix du gaz naturel.
L’accord sur les armes, qui devrait être annoncé prochainement, s’inscrit dans la continuité de l’histoire d’amour entre l’Algérie et la Russie. L’armée algérienne s’appuie fortement sur les armes (soviétiques-russes) et l’armée algérienne est construite sur la base du « modèle russe ». Bien que l’avenir des exportations militaires russes soit incertain en raison de la guerre en Ukraine, il est peu probable que l’une ou l’autre des parties renonce à cet accord.
L’année dernière, les deux pays ont signé un accord sur les armes d’une valeur de 7 milliards de dollars, dans une mise à jour de leur partenariat stratégique dans le contexte du traité signé en 2002. L’ambassadeur d’Algérie en Russie, Ismail Benamra, a déclaré que le traité étend la coopération militaire au-delà de l’achat de la Russie les armes, et comprend la formation et l’échange conjoints, la coordination de l’information et de la sécurité.