Après l’entrevue non annoncée entre le chef du gouvernement chargé, Hichem Mechichi, et Rached Ghannouchi, chef du parti Ennahdha, organisé au domicile d’un ministre proche d’Ennahdha et membre du gouvernement démissionnaire, Fakhfakh, le conseil de la choura du parti islamiste vient de placer la barrer très haut et mettre une pression formidable sur M. Mechichi.
Tout d’abord, nous pensons que le chef du gouvernement désigné n’aurait pas dû avoir cette rencontre en catimini et qu’en sa qualité actuelle, il aurait dû recevoir Ghannouchi à la résidence officielle de Dar Dhiafa, puisqu’en se déplaçant en personne à un domicile particulier, M. Mechichi a conféré à Ghannouchi un statut particulier, supérieur à celui des autres politiciens
En tout état de cause, Ennahdha annonce qu’il n’acceptera jamais un gouvernement de technocrates et qu’il « veut » un gouvernement d’union nationale élargie comprenant les cadres des partis politiques. Autrement, le parti islamiste veut rééditer un gouvernement de quotas pour un partage de ce qui reste du gâteau.
Alors, qu’en sera-t-il ? Mechichi se soumettra-t-il au diktat de Ghannouchi et Harouni ou bien optera-t-il pour des compétences avec un passage en force à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) ? On en saura un peu plus, peut-être, lors du point de point de presse de ce soir.
Bon à rappeler que le même Harouni avait dit qu’l ne voterait pas pour le gouvernement Fakhfakh et que la décision du conseil de la choura était irrévocable, mais finalement, Ennahdha avait voté la confiance au cabinet Fakhfakh parce qu’il avait peur de la dissolution du Parlement.
Noureddine HLAOUI