La réforme de l’administration publique est depuis quelques temps l’objet d’un grand débat en Tunisie. En ce sens, le Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprises (CJD) relevant de l’UTICA et le Programme-KAS Tunisie ont présenté, aujourd’hui, les résultats de la 6ème édition de leur enquête annuelle, menée pour mesurer la perception et la satisfaction des PME tunisiennes par rapport aux administrations publiques.
L’enquête de la CJD et la KAS a dévoilé le classement des administrations publiques pour l’année 2021. Ainsi, le Registre National des Entreprises (RNE) est classé en tête de liste en tant que l’administration la plus performante, et ce, avec un score de 77.44 /100. Suivis du Bureau d’Emploi (BNEC) avec 64.92 et l’APPI avec 64.37.
Classée 4ème, la Banque Centrale de Tunisie (BCT) s’affiche avec un score de 64.37, suivi du Cepex avec 64.34. Les municipalités enregistrent, quant à elles, le score le plus bas, soit 50.34.
Des incitations à la corruption auprès d’un tiers des PME sondées
Selon Youssef Medded, DG de l’Institut de sondage One to One, qui a réalisé cette enquête auprès de 500 responsables au sein des PME durant la période allant du 8 novembre au 27 novembre 2021, a annoncé que le tiers des PME sondées déclare avoir été sollicité pour faire des versements non officiels (des incitations à la corruption), et ce, lors d’au moins une des opérations proposées dans leur relation avec les administrations publiques.
Ce chiffre a énormément augmenté par rapport à l’année écoulée, soit une hausse de 23%.
La digitalisation demeure et reste l’obstacle majeur
Ainsi, plus de trois quarts des PME sondées déclarent que l’administration publique représente un obstacle modéré, majeur ou très sévère. D’ailleurs, 28% perçoivent les administrations publiques comme un obstacle très sévère au développement de leurs entreprises.
De même, seulement 38,7% des PME ont indiqué que les administrations ont suffisamment recours aux outils numériques dans leur relation avec les entreprises. 85% ont affirmé un besoin urgent d’une réforme au sein des administrations publiques tunisiennes.
A cet égard, la présidente du CDJ, Mouna Chaieb, a mis l’accent sur l’urgence de passer à l’action et d’engager une vraie réforme structurelle dans les administrations publiques et de promouvoir davantage la digitalisation qui est de nature à apporter une solution à la majeure partie des problèmes vécues par les PME.
Jihen Mkehli