- Le risque est supérieur chez les micro-entreprises (70,3%) et les PME (61,7%) que chez les grandes entreprises (47,8%). Il dépasse 50% pour les entreprises exportatrices
L’Institut National de la Statistique (INS), en collaboration avec la Société financière internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale, vient de publier aujourd’hui jeudi 18 février 2021 la troisième et dernière phase de son enquête relative à l’impact de la pandémie du Coronavirus sur le secteur privé en Tunisie.
Cette enquête a été effectuée par téléphone auprès d’un panel de 2 500 entreprises représentatives du secteur privé formel. La troisième phase s’est déroulée en décembre 2020, la deuxième avait eu lieu en septembre et octobre, et la première en mai et juin.
Cette étude a permis d’interroger les entreprises sur l’état de leur fonctionnement pendant la crise sanitaire, l’évolution des facteurs impactant leur activité, les mesures gouvernementales mises en place face à la crise, les mécanismes d’ajustement mis en œuvre par les entreprises elles-mêmes, la durabilité de leurs opérations, l’existence et l’utilisation de plans de continuité d’activité et leurs prévisions.
L’enquête a révélé plusieurs réalités inquiétantes qui s’articulent, essentiellement, autour du risque perçu de fermeture des entreprises qui a fortement augmenté entre avril et novembre, passant de 35% à 65,4%. Seules 30,3% des entreprises affirment pouvoir maintenir leurs opérations pendant une période supérieure à 12 mois en novembre contre 42,2% en juillet, et 45,5% en avril.
Ce risque est supérieur à 60% pour tous les secteurs mis à part celui de la santé avec 49,3% en novembre en forte augmentation par rapport à avril (19,2%). Il est particulièrement élevé dans 4 secteurs spécifiques : les services d’hébergement, restauration et les cafés, le bâtiment, le secteur de l’information et de la communication et les industries alimentaires.
De plus, ce risque est plus ressenti chez les micro-entreprises (70,3%) et les PME (61,7%) que chez les grandes entreprises (47,8%). Il est également supérieur à 50% pour les entreprises exportatrices (56,5%) et non exportatrices (70,1%). Ces dernières ont vu leur perception du risque augmenter davantage, +12,5 points entre avril et novembre. Seules 30% d’entre elles estiment être à l’abri d’une fermeture.
Par ailleurs, l’enquête a montré que le risque de fermeture combiné avec l’incertitude est supérieur à 70% pour les jeunes entreprises et les entreprises matures contre 62,6% pour les entreprises établies.
Sur un autre plan, l’impact sur les revenus reste toujours significatif, avec 85,9% des entreprises ayant déclaré avoir enregistré une baisse de leur chiffre d’affaires par rapport à l’année précédente (contre 82,3% en Juillet, et 88,8% en avril).
92,6% des entreprises des services d’hébergement, de restauration et des cafés ont déclaré une baisse des revenus, contre 12,2% des entreprises du secteur des industries chimiques et pharmaceutiques ayant enregistré une augmentation.
Les micro-entreprises (86,1%) et PME (81,3%), restent plus affectées par la baisse de chiffre d’affaires que les grandes entreprises (63,8%). Les entreprises exportatrices, quant à elles, sont moins nombreuses à déclarer une baisse de leur chiffre d’affaires, 93,2% en avril contre 77,7% en novembre. Quel que soit leur âge, plus de 80% des entreprises déclarent une baisse de leurs revenus.