TUNIS – UNIVERSNEWS – Il fut un temps où la Tunisie avait un système éducatif des plus performants qui a donné naissance à des compétences avérées et qui se sont distinguées, à travers le monde… Mais, les temps ont changé et les multiples réformes engagées n’ont fait qu’abêtir les écoliers et de les transformer en bêtes de sommes qui ingurgitent -dans la mesure du possible- le savoir, mais qui ne peuvent plus être aussi performants que leurs prédécesseurs.
Nous avions été à l’école et nous sommes performants -dans la mesure du possible- parce qu’en plus de l’enseignement, il était possible d’avoir du temps pour les loisirs et, même à un certain moment- au devoir national, avec un service militaire, les vendredis, samedis et dimanches, une fois par quinzaine, et quinze jours en caserne, pour les classes terminales.
Tous les écoliers, du primaire au supérieur, pouvaient s’adonner au sport -obligatoire, pratiquement- dans tous les établissements scolaires, avec des compétitions inter-écoles, aux jeux d’échec, au théâtre, et surtout, aux travaux manuels. Malheureusement, on a tout perdu… et on n’a plus que des compétences presque par coïncidence !!!
L’école devra inventer les solutions susceptibles de lui permettre d’accomplir cette mission car l’apprentissage n’a de sens que s’il tient compte des exigences de la société. Il est possible de proposer des pistes pour une école rénovée qui retrouve le goût de la réussite. Faudra-t-il agir sur le temps scolaire ?
Le ministère de l’éducation vient de lancer la consultation nationale portant sur la réforme du secteur de l’éducation. Cette consultation comporte différents volets dont l’horaire scolaire, les activités culturelles et sportives. Les différentes parties doivent assumer leur responsabilité dans les choix relatifs au secteur de l’éducation. Elle aboutira à des réformes qui permettront de trouver des solutions au secteur. L’un des arguments principaux brandis à chaque rentrée, mais aussi par les enseignants et les équipes pédagogiques des écoles, est justement la très grande fatigue des enfants à cause du temps scolaire.
Senda, enseignante au primaire, estime que « les rythmes scolaires actuels ont un impact négatif sur les élèves. En effet, le système actuel voit les enfants terminer leur journée épuisés ». Héla, prof de français estime que les écoliers doivent bénéficier d’une organisation du temps scolaire plus propice à l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul. La révision du temps scolaire vise à faciliter l’acquisition par chaque élève des savoirs fondamentaux et à développer en chacun d’eux un véritable goût pour apprendre. Nombreuses sont les études qui pointent le fait que l’attention des enfants diminue au fil des heures. D’où la nécessité de réviser l’horaire scolaire.
Certains enseignants appellent à une nouvelle organisation de la semaine scolaire qui doit contribuer à donner aux enfants confiance en eux et en leur capacité à bien apprendre. En effet, certains réclament l’instauration de la semaine de 4 jours, d’autres exigent l’apprentissage durant les matinées. Cela permet de mieux répartir les heures de classe et de programmer les enseignements à des moments où la faculté de concentration des élèves est la plus grande.
Cette nouvelle organisation du temps scolaire répond aussi à des objectifs pédagogiques pour permettre aux enfants de mieux apprendre à l’école : favoriser les apprentissages fondamentaux le matin, au moment où les élèves sont les plus attentifs. Mohamed Ali, parent de trois élèves, pense que la révision du temps scolaire va offrir une meilleure répartition du temps scolaire sur la semaine, alléger la journée de classe des enfants et leur permettre de découvrir de nouvelles activités artistiques, sportives et culturelles. Ainsi, à la place de ce temps passé sur les bancs de l’école, les établissements scolaires doivent proposer aux enfants des temps d’activités périscolaires ».
Mais revoir le temps scolaire nécessite également de prendre en compte les implications logistiques. Cela concerne notamment la gestion des établissements scolaires, le budget alloué et la révision des programmes scolaires. Des ajustements considérables devront être faits pour que ces nouvelles mesures soient viables autant pour les élèves que pour les enseignants et les institutions. Le débat doit ainsi être ouvert et chaque acteur de l’éducation doit avoir son mot à dire.
M.S.