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Demain, grande Journée de colère chez le Barreau qui décide de boycotter le procureur de la République
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Les avocats vont saisir les organisations internationales et régionales ainsi que le rapporteur spécial de l’ONU
Rien ne va plus entre le corps de la magistrature et celui des avocats. Et malgré les appels des uns et des autres à la retenue et à la sagesse, l’escalade semble avoir atteint son paroxysme, hier mercredi 25 septembre 2019.
A la décision prise par le ministère public d’ouvrir une enquête à l’encontre de six avocats et de les traduire devant le juge d’instruction, le Conseil de l’Ordre national des avocats a tenu, hier, une réunion extraordinaire au cours de laquelle il a été décidé de passer à une étape supérieure avec une journée de colère, demain vendredi 27 septembre 2019, tout en assurant que le Barreau boycottera, désormais, le procureur de la République près du Tribunal de première instance de Tunis 1.
Le Conseil national de l’Ordre a annoncé, également dans un communiqué rendu public à l’issue de sa réunion, qu’il refuse, catégoriquement, la présentation des avocats devant le juge d’instruction, dans la mesure où ils bénéficient de l’immunité dans l’exercice de leurs fonctions.
D’autres mesures de protestation ont été arrêtées dont notamment des sit-ins observés devant le Palais de la Justice et dans tous les tribunaux du pays sous le thème : « Non à l’agression des avocats, le droit de défense est une garantie de l’indépendance de la justice ».
Le Conseil de l’Ordre, fait assumer, par ailleurs, la responsabilité de la détérioration de la situation au procureur de la République, contre qui des plaintes seront déposées auprès du Conseil supérieur de la magistrature et du ministère de la Justice.
Passant à un palier supérieur, les avocats semblent être déterminés à faire internationaliser le bras de fer engagé avec la magistrature en révélant qu’ils vont saisir les organisations internationales et régionales ainsi que le rapporteur spécial des Nations Unies sur l’indépendance des juges et des avocats.
Bon à rappeler qu’à l’origine du litige, des avocats du comité de défense de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi ont été agressés le 19 septembre 2019 alors qu’ils tenaient un sit-in dans les locaux du Tribunal de première instance de Tunis.
Noureddine HLAOUI