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Et si la solution résidait dans le recours, de nouveau, à une équipe de compétences nationales non partisanes ?!!!
La Tunisie se trouve à la croisée des chemins avec de nombreux clivages aux différents niveaux. D’un côté le chef du gouvernement qui traîne un sérieux soupçon d’un présumé conflit d’intérêts, a été contraint, en fin de compte, à démissionner.
De l’autre côté, le président de l’Assemblée des représentants du peuple, en même temps patron d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, est menacé de destitution dans la mesure où un projet de motion de retrait de confiance, a récolté le nombre des 73 signatures requises avant d’être présenté à une prochaine séance plénière en vue de la voter.
Bon à rappeler la course contre la montre qui a été engagée entre les deux présidents (gouvernement et parlement) puisque le parti Ennahdha a annoncé qu’il a été chargé par le Conseil de la Choura d’entamer des concertations avec le président de la République et les représentants des partis politiques afin de discuter de l’alternative au paysage gouvernemental actuel.
Qu’à cela ne tienne ! Fakhfakh réplique par l’annonce de sa décision d’effectuer un remaniement du gouvernement dans les jours qui viennent, et ce à cause du comportement du parti islamique. Et c’est la première fois qu’un chef de gouvernement annonce aussi publiquement et solennellement par voie d’un communique officiel son intention de procéder à un remaniement gouvernemental.
Une annonce qualifiée de bourde dans le sens que c’est la première qu’on assiste à une pareille annonce.
Tous ces développements et autres rebondissements sont venus démontrer que le pays est devenu, selon certains analystes, ingouvernable étant donné les divergences profondes entre les différentes formations partisanes et les alter egos des politiciens.
D’ailleurs, le observateurs sont sceptiques quant à la capacité de présenter, quel que soit le nom du futur patron de La Kasbah, après la démission de Fakhfakh, une équipe gouvernementale en mesure de gérer les affaires du pays pour la simple raison qu’il n’y a plus de confiance entre gouvernants et gouvernés, ou plutôt entre les citoyens et la classe politique.
La solution, alors ? Certaines voix, parmi celles des sages faisant prévaloir l’intérêt suprême de la Nation, sont persuadées que tôt ou tard, on finirait par se résoudre à l’adoption de l’option d’un gouvernement composé uniquement de technocrates et de compétences nationales, seule alternative pour sortir de l’engrenage dans lequel est embourbé le pays.
Faut-il se rappeler qu’après la crise aigüe de 2013, les concertations dans le cadre du dialogue social avaient abouti à cette solution d’un gouvernement de technocrates qui avait réussi à apaiser les tensions et à travailler, loin des tiraillements de la politique politicienne, jusqu’à la tenue des élections de 2014.
Bien entendu, ce gouvernement n’avait pas le temps d’engager les réformes nécessaires puisqu’il était limité par le temps, à savoir un an seulement.
Or, cette fois-ci, si on parvient à s’accorder sur cette option, le gouvernement de compétences aura au moins quatre ans pour entreprendre une action socioéconomique dans la durée, à condition, bien entendu, qu’on le laisse agir sans interférence et que toutes les parties laissent, de côté, les considérations politiques et se consacrent à l’opération de sauvetage grâce à un plan et des projets clairs tout en prônant la transparence et en disant toute la vérité à l’opinion publique
Alors si on creusait du côté de cette hypothèse et on commençait, dès-à présent, à dresser des listes de ces technocrates et compétences et en faire sortir une équipe, au nombre restreint, susceptible de faire traverser la patrie cette période de grande tempête et la mener à bon port.
Autrement dit, une équipe de choc munie d’un programme clair et tenue par une obligation de résultats sur les plans économique, financier et social. Le reste suivra…
Et pour être concret et pratique, nous nous proposons d’avoir un modeste apport consistant en l’élaboration d’une liste à titre indicatif comprenant les noms de certaines de ces compétences nationales et patriotiques appelées à réussir l’action de sauvetage du pays, sans la moindre prétention qu’elle est complète, mais s’agissant d’une contribution sérieuse et sincère qui peut être enrichie par d’autres noms dans le sens où notre pays regorge de ressources humaines distinguées dans les divers secteurs.
Noureddine HLAOUI