TUNIS – UNIVERSNEWS Ce qui se passe dans les régions intérieures donne matière à réflexion sur le degré d’enracinement de la corruption, dans tous les secteurs d’activité, mettant en danger la sécurité alimentaire du pays.
Certains groupes étrangers implantés en Tunisie n’y vont pas de mainmorte pour avoir une mainmise sur leurs secteurs d’activités, faisant usage d’un lobbying sauvage, afin d’avoir le monopole, dans leur domaine d’activité.
C’est le cas, à Béja où la Société tunisienne de levure (STS) doit faire face à la concurrence sauvage et malhonnête. Cette société qui était une entreprise publique, lors de sa création, puis cédée à un groupe privé tunisien, en 1997.
Spécialisée dans l’industrie de la biotechnologie, c’est la première usine de levure pour boulangerie en Tunisie, elle a commencé sa production en 1968 à Béja. Elle a été installée à proximité de la Société Tunisienne de Sucre, afin d’optimiser les rejets de mélasse issus du raffinage de betterave.
La STL a bénéficié d’une situation de monopole dans le secteur de la levure fraîche, jusqu’à l’entrée, en 2003, de son futur unique concurrent, à Ben Béchir, dans le gouvernorat de Jendouba. Et c’est à partir de ce moment que la situation commence à se détériorer, surtout que le concurrent étranger s’est montré très vorace et n’a pas cherché à établir un partenariat, pour atteindre l’autosuffisance, dans ce produit stratégique, mettant la sécurité alimentaire du pays en danger.
La STL avait atteint une production de 4000 tonnes par an, pour baisser jusqu’à un niveau de moins de 500 tonnes, au point qu’elle n’arrive même plus à satisfaire les boulangeries du gouvernorat. Et, il semble, selon le syndicat de base de cette entreprise, qu’on cherche à pousser le groupe tunisien à la céder à l’investisseur étranger pour qu’il ait le monopole, dans le domaine.
Pourtant, la Banque mondiale (BM) qui vient, toujours, aux secours des entreprises en difficulté, aurait accepté d’accorder à la STL des financements de l’ordre de 5 millions de dinars, pour l’aider dans son opération de redressement. Mais, selon le secrétaire général de l’Union régionale du travail, Abdelhamid Chérif, il y a des lobbies qui opèrent pour ne pas laisser cette entreprise reprendre son travail.
A cet effet, le directeur commercial de la société, Sahbi Madani, appelle à une intervention du Conseil de la concurrence, pour faire usage de son autorité, afin de mettre fin aux actions déloyales du concurrent étranger.
F.S.