Le constat est toujours alarmant : les entreprises publiques constituent de plus en plus une charge très lourde pour le budget de l’Etat, en raison d’une santé financière fragile. On parle même d’une hémorragie financière quelque peu généralisée.
Les dernières statistiques relèvent que le montant des subventions de l’Etat aux EP est très élevé. Il est passé de 2600MD en 2010 à plus de 6000 MD actuellement, ce qui représente environ 8% du PIB. De son côté, la masse salariale a connu une hausse spectaculaire tout au long de ces dernières années pour représenter ainsi plus de 12% du PIB avec une enveloppe de plus de 11.240 MD .
Plus grave encore, la dette extérieure des entreprises publiques garantie par l’Etat est d’environ 14% du PIB alors que celle réclamée par le secteur bancaire se situe aux alentours de 6% du PIB. Une réelle hémorragie financière. Et cela risque de durer encore longtemps, sauf si notre gouvernement entreprend à temps les bonnes parades.
Cette situation financière fragile et fragilisée des EP s’explique, en grande partie, par la timidité de leur performance et la faiblesse de leur niveau de compétitivité. Justement, depuis 2010, les bénéfices des entreprises publiques en chuté de plus de 55%, ce qui justifie la tendance baissière inquiétante de leur contribution au PIB : 13% en 2010 contre environ 7% en 2016.
Et il faut reconnaître, comme l’ont démontré plusieurs analyses que le problème majeur des entreprises publiques est avant un problème de gouvernance et de bonne gestion.
Il est vrai qu’après la révolution et bien même avant, la majorité des entreprises publiques à vue, faute de planification sérieuse et sans aucun plan directeur. Une défaillance qui rond l’entreprise incapable de réagir à chaque fois qu’il y a crise et de se retrouver ainsi dans un cercle de blocage total.
Une gestion par compétence
Et même le livre blanc sur la réforme et la gouvernance des EP et qui proposait un plan de sauvetage sérieux n’a pas abouti, faute d’application et de mise en œuvre
Aujourd’hui, cette situation, comme on l’a affirmé tout récemment lors d’un conseil ministériel consacré, en grande partie, à la situation de Tunisair, ne peut plus durer surtout que le budget de l’Etat est de plus en plus sous haute pression .De nouvelles méthodes de gestion doivent être retenues en urgence.
Ces méthodes doivent reposer sur une nouvelle politique de gouvernance qui repose sur des contrats objectifs précis. Plus important encore, elles doivent reposer sur des approches par compétences. C’est-à-dire savoir tenir de certains profils.
A.S