Hermétique, sans signes distinctifs, froid et tactiquement toujours en retrait, Wadii El Jerri, le tout président de la FTF, en fait, « le Blatter national » ne saurait indéfiniment retarder l’échéance du remodelage du staff technique le la sélection nationale. Celle-ci n’est pas son joujou fétiche et, après les piètres prestations contre l’Egypte et le Maroc, il doit bien se résigner à l’idée que « sa bricole » Kanzari ne fait pas l’affaire.
L’équipe de Tunisie sous la direction de Maher Kanzari et Mourad Okbi a en effet encore perdu. Mardi sur la pelouse du stade de Radés les Aigles de Carthage ont été très brouillons avec une prestation des plus faibles de ces derniers temps. Sans ligne conductrice claire, sans dispositif tactique précis et avec une formation colmatée sans aucune logique, Kanzari a montré de ses limites et démenti le président de la FTF qui a misé sur lui pour prendre la relève à la tête de l’équipe de Tunisie.
La désignation de Maher Kanzari au poste d’adjoint était dès le départ une erreur monumentale de la part de Wadii El Jerri qui continue à gérer la FTF comme son institution privée au vu et au su de tous sans que personne ne daigne lui rappeler que la FTF reste un domaine national et qu’il n’a nullement le droit de jouer avec les intérêts du football tunisien et du nom de la Tunisie.
En plus d’une approche tactique très loin de la réalité, des joueurs placés à des postes qui ne sont les leurs, l’ambiance dégradée dans les vestiaires et sur le terrain qui a fait irruption dans les rangs de l’équipe ne sont certainement de bon augure. Le comportement de Hamdi Nagguez envers son entraîneur lors de son changement face à l’Egypte et la réaction de Ferjani Sassi toujours à l’égard de Maher Kanzari sont des signes d’une indiscipline qui ne peut que porter préjudice à l’équipe de Tunisie.
Face au Maroc, c’était un peu le cirque. Yassine Meriah défenseur axial a joué en pivot après la rentrée de Ramy Bedoui pour prendre la place d’Elyés Skhiri dans ses petits souliers. Chawat a encore été laissé pour compte et n’a fait son apparition que dans les toutes dernières minutes de la rencontre. C’était également le cas de Bassem Srarfi rentré en fin de match. L’autre trouvaille du staff technique, a été de faire jouer Mohamed Drager, latéral droit de métier en milieu offensif.
A partir de là, c’est tout le système de jeu de l’équipe qui a basculé dans l’improvisation des uns, le manque de concentration des autres avec des balles balancées à droite et à gauche sans destination précise et une approche offensive presqu’inexistante. Les défaillances étaient également du côté de la défense et il a fallu tout le savoir-faire de Farouk Ben Mustapha pour éviter une défaite plus lourde.
Tout cela ne peut expliquer que le manque de métier du duo à la tête de l’équipe de Tunisie qui a besoin d’un entraîneur de grand calibre pour exploiter au mieux une génération de joueurs pétris de qualités et capables de porter voler très haut sur le plan continental en attendant le prochain mondial.
Hedi Rassaa